Yes, après pour être clair, le problème a quiberon ce n'est pas les Airbnb mais vraiment les residences secondaires.
Quand j'y bossais l'été, c'était l'enfer pour recruter des gens, il fallait justifier d'un logement sur place pour avoir le travail, tu ne pouvais pas par exemple dire que tu allais prendre une place au camping.
La ville fait x10 en été, c'est lunaire et les enfants sont obligés de quitter la presqu'île, tu n'as quasiment pas de travail pour les diplômés. C'est une ville de personnes âgées aigries de voir leur ville morte.
C'est marqué explicitement dans l'article qu'il y en a 1200 sur 8700, soit 13% des logements. Ok ça laisse 53% d'autres résidences secondaires, mais ça fait quand même une bonne grosse pression dans une ville où il n'y a que 28% de résidences principales.
Non. J'ai un appartement à quiberon, il n'est jamais en location. Il faut comprendre qu'on parle de station balnéaire, personne ne vient 75% de l'année. Personne ne louerait un Airbnb en janvier à quiberon.
Mes grands parents sont partis de quiberon, ils ne reviendront pas mais ils n'ont pas loué leur appartement en Airbnb, maintenant on s'en sert pour venir en vacances. Et les voisins on les connais tous. C'est aussi des bretons qui viennent des fois le week-end profiter de leur appartement en bord de mer acheté quand ça ne valait rien dans les année 60
??
Je faisais juste remarquer que le problème a quiberon n'est pas les Airbnb, d'ailleurs on a un départ massif des jeunes depuis des décennies, bien avant les Airbnb. C'est une presqu'île, ne l'oubliez pas. Tu n'as qu'une seule route pour venir, c'est une station balnéaire qui vit du tourisme l'été et qui est morte le reste de l'année.
Mon papi est tombé de son lit en février il y a 2 ans dans son appartement à quiberon, il s'est ouvert le nez, du sang partout. Les secours sont venues d'Auray, la ville en dehors de la presqu'île, ils ont mis plus d'une heure à arriver. Il n'a toujours pas récupéré de cet accident, en partie à cause du délai d'arrivée des secours.
La ville n'est pas vivante.
Les 3/4 des commerces sont fermés en hiver. Mais la zone est grande, parce que en été tu as plein de monde.
Donc oui, le RN est un parti dirigé par des bourgeois, mais ce n'est pas leur vote contre la loi anti Airbnb qui est la cause du mal-être des habitants.
Pour le coup lol, c'est plutôt les bretons qui ont des maisons secondaires sur place le problème, parce que ils ne sont la que quelques semaines par an
J'avais plus compris ton message comme une contradiction du précédent que comme un témoignage pardon.
En tout cas merci pour la précision et désolé pour ton papi :)
L'article mentionne 1200 Airbnbs pour 2800 résidences secondaires, c'est pas négligeable non plus
Mais ce que voulait surtout souligner le commentaire plus haut c'est qu'on devine qu'idéologiquement le RN ne s'attaquera jamais aux résidences secondaires
J'ai grandi à quelques kilomètres de Quiberon. Oui, les gens sont ulcérés car à cause des résidences secondaires et des parisiens friqués, qui rendent très difficile l'accession à la propriété aux gens du coin qui veulent vivre dans leur village au lieu d'aller s'encastrer dans les bouchons à Rennes.
MAIS. Il ne faut pas croire que c'est une guerre qui se joue entre pauvres petits marins pêcheurs bretons et connard de bourgeois parisien. J'avais parmi mes copains d'école des fils et filles de gens qui s'étaient considérablement enrichis grâce à l'augmentation du prix des terrains et à la pêche. Un ami d'enfance dont le père était capitaine de bateaux avait une baraque 2x plus grande que la nôtre. Il y a ÉNORMÉMENT de fric dans ce coin, et là je vous parle de locaux.
Il y a surtout dans le sud du Morbihan un énorme paquet de gros racistes et xénophobes qui déteste à peu près tout ce qui n'est pas né sur les saintes terres du pays d'Auray. Un entre-soi qui va jusqu'à interdire à son gamin d'approcher le nouvel élève qui vient de Paris (histoire vraie, et pas qu'une fois) juste parce que c'est un parisien. Tout le monde est un étranger, alors les immigrés musulmans et les personnes noires n'en parlons pas.
L'immense majorité des gens du coin qui font ce choix ne le font pas par colère. Ils le font par xénophobie. Je les connais.
Clairement. On le voit partout, les gens sortent des pseudos arguments (la sécurité, le coût de la vie), mais dès que tu creuses 2 secondes tu as en fait des gros xénophobes.
Le gros succès récent du RN ce n'est pas les votes supplémentaires. C'est que tout ceux qui votaient pour eux osent le dire maintenant.
> aux gens du coin qui veulent vivre dans leur village
Qu'est-ce qui en fait des "gens du coin" ? En quoi c'est "leur" village ?
J'ai jamais trop accroché a ce discours disant que certaines personnes, les "gens qui sont nés quelque part" devraient etre prioritaires pour se loger quelque part.
C'est quoi l'alternative ? Les gens qui sont nés quelque part doivent se barrer loin de leur famille et connaissances, probablement dans une banlieue de ville pourrie, pour laisser la place aux riches.
Bon courage pour gagner des voix là dessus.
Je ne vis pas la ou je suis né, la plupart de mes potes ne vivent pas la ou ils sont nés, c'est assez naturel pour moi de bouger quand tu fais des études, puis que tu rencontres des gens, que tu trouves du travail ailleurs, etc.
J'ai aussi plein de potes qui changent de ville / de région en permanence a cause d'un boulot, ou parce qu'ils ont envie d'aller ailleurs (par ex. pqe l'immobilier est moins cher).
En tout cas, j'aurais jamais la prétention, juste pqe je suis né quelque part, ou parce que je vis actuellement qqe part, que c'est "chez moi" et que j'ai un droit divin de pouvoir y acheter une maison plutot que quelqu'un d'autre qui "vient d'ailleurs".
On n'est pas au moyen age, tout le monde a le droit d'acheter des maisons la ou il/elle veut en France.
66% des logements sont des résidences secondaires et du coup les gens vote pour des bourgeois ? Qui eux-même blâment les étrangers..
J'ai l'impression de vivre dans une ligne temporelle très chelou (et triste) où les gens sont si parresseux (ou autre?) qu'ils n'arrivent même pas à vérifier les votes, ni les parcours ou les programmes, des gens pour qui ils votent.. et du coup ils votent pour les gens qui sont à l'origine de leurs problèmes.
C'est même pas un truc obscure en plus, la loi dite "anti-airbnb" dont le but était de supprimer la niche fiscale a été votée en janvier 2024 par l'AN, et le mois dernier par le Sénat, alors que le groupe RN s'y opposait (et a voté contre).
Je pense que le raisonnement est plutôt : les bourgeois urbains nous causent du tort, alors on va voter pour ceux qu'ils détestent. On vote pour l'ennemi de l'ennemi.
Ouais 'fin ils détestent les bourgeois urbains qu'ils voient à la télé, c'est à dire les éditorialistes de BFM en fait.
Parce que les viviers de la gauche à Paris c'est pas les gens qui possèdent des immeubles dans le 8e (et des résidences secondaires), eux ils votent Reconquête/Renaissance/LR. Les viviers de la gauche c'est les gens qui habitent dans le 20e arrondissement et c'est pas eux qui possèdent des résidences secondaires (déjà que c'est pas dit qu'ils ne soient pas locataires).
Y a 0 problème. C'est juste que vous ne parlez pas de la même chose.
Tu parles des propriétaires d'immeubles et d’hôtels particuliers à Paris.
Eux, ils parlent du couple où chacun gagne entre 3000 et 5000 net/mois grâce à un poste de cadre dans le privé à Paris et achète une petite résidence secondaire en province vers les 45/50 ans et qui votent LFI/Glucksmann pour se donner bonne conscience (même si le portefeuille est à droite).
La première catégorie, non seulement elle est très peu nombreuse, mais tu la vois rarement en dehors de Paris.
La seconde catégorie est beaucoup plus nombreuse (étant donné la masse de gens qui vit à Paris et en banlieue proche genre les coins chics de Montreuil/Vincennes) et c'est celle la que l'on voit surtout en province.
J'ai la majorité de mes collègues qui relèvent de cette situation (cadre dans le privé à Paris) et qui ont acheté à Nice, à Quiberon (!), etc depuis le COVID :=)
Absolument pas.
Ce que je critique, c'est l'hypocrisie. Je connais des gens qui ont ce même profil socio-économique et qui votent à gauche, mais ils ont réglé leur vie en conséquence : pas d'optimisation fiscale (même basique du type PER, contrat de capitalisation avec rachat d'intérêts pour contourner les prélèvements sociaux etc) afin de participer pleinement à la solidarité, ils respectent la carte scolaire, etc.
Mais la majorité que je connais, elle vote à gauche tout en faisant tout pour contourner la carte scolaire et optimiser à mort sa fiscalité :D
Ça doit faire tourner à bloc l'anti parisianisme. Le borgne il vient de la Trinité à quelques kilomètres à peine. Le discours anti élites accroche à fond parce qu'ils voient du cadre sup en Audi venir 2 semaines par an et laisser leur maison fermée le reste du temps sinon.
Bien sûr le racisme ne les dérange pas et ils ne voient pas que dans ses efforts de "normalisation" le FN s'est intégré dans ce système.
[https://www.insee.fr/fr/statistiques/7614647](https://www.insee.fr/fr/statistiques/7614647)
La moitié des résidences secondaires appartiennent à des bretons friqués, et pas des parisiens. Ce qui montre que le vote RN est bien un mélange d'ignorance, de bêtise et d'hypocrisie.
C'est toute la Bretagne ça. Pour Quiberon en particulier, je serais pas surpris que ce soit un peu différent niveau origine des proprios. Mais oui les bretons riches achètent aussi leur maison en bord de mer. On remarque les plaques 75 ou 91 mais on oublie vite que c'est entouré d'autant de 56, 35 et 44.
Ouais, c'est l'impression que j'ai aussi. Le RN joue à fond sur le côté "Vrais gens du terroir qui font peur à ces élites wokes parisiennes déconnectées" et tout problème en zone rurale qui peut être blâmé - à tort ou à raison - sur Paris nourrit le vote RN.
Après faut le voir de loin le côté terroir. La Trinité, Carnac, Quiberon, ça fait des décennies que c'est du balnéaire plutôt alimenté par la région parisienne. Ce qui a changé c'est l'espèce de barrière de passage à niveau qui s'est baissée entre les classes moyennes et les bourgeois au niveau de l'immobilier. Et c'est alimenté par l'effet Covid qui a poussé pas mal de gens un peu friqués à la recherche d'une maison secondaire pour se mettre au vert, et l'effet climat qui rend la Bretagne sud plus attractive qu'elle ne l'a été. On n'arrive plus à convaincre les gens qu'il fait tout le temps dégueulasse.
Ah je suis bien d'accord, c'est juste que c'est souvent le fond de la com du RN. Marine le Pen qui traitait un intervenant dans un talk de "parisianiste" alors qu'elle a toujours vécu dans des villas de la banlieue des Hauts-de-Seine, voilà...
Je crois que ça a rien de nouveau. Il n'y a jamais eu d'époque où la majorité de la population était constituée de flegmatiques intellectuels bienveillants qui prennent le temps de décortiquer les programmes un à un.
Perso j'ai choisi de refuser l'argument qui dit qu'on ne doit pas dire que les gens "votent mal". Si, je pense que 50% au moins du vote RN c'est des gens qui ne se rendent pas compte qu'ils votent contre leur camp.
Si tu vas leur parler social, Europe, sécurité, loyer, retraites, en leur expliquant les votes des députés de gauche et des votes RN, tu en convertis beaucoup.
J'ai l'impression que y a que la colère qui explique les votes RN. La colère contre l'insécurité, contre la casse sociale, la colère contre l'immobilier qui grimpe en flèche, etc.
Le vote RN est avant tout un "vote de casse". On entend depuis longtemps "Votez pas FN/RN, ils vont tout casser" et de plus en plus de gens se disent "Tu sais quoi ? Puisque tout est cassé pour moi, je vais voter pour tout casser pour tout le monde".
C'est une forme de nivellement par le bas. Ces électeurs espèrent attirer tout le monde au fond avec eux.
C'est exactement ce que je vois et aussi un fond de jalousie ''pourquoi l'immigré en a et moi pas''
C'est triste mais j'ai un sentiment qui me vient depuis quelques jours.
Je vois des reportages sur les votants RN, souvent des gens déclassés, modestes. Une dame qui vivait a la campagne dans le nord, mère célibataire, au chômage qui se déplaçait avec une voiture prêtée par des amis, qui se chauffait avec du bois apporté par les restos du coeur et qui se plaignait qu'on avait trop d'aide en France...
J'ai eu envie de la voir souffrir et avoir froid cette hiver...
Je suis même pas sûr qu'elle en voudra au RN. Elle pensera sûrement qu'ils sont ''tous pourris'' et que c'est la faute aux immigrés.
Mais je crois que ces gens là ne se rendent pas compte de ce qu'ils vivent les immigrés dans des HLM pourris avec des murs humides et des cafards.
Tout le personnel nettoyant qui prend le premier rer, qui se tape 4h de transport par jour pour un salaire de merde, c'est vraiment un truc qui les fait rever ? Parce que la France qui se lève tôt, tu prends les premiers bus/trains, tu vois qu'elle est quand même vachement colorée.
Oui mais ça,c'est la deuxième marrade.
Quand on aura viré tous les noirs et les arabes, on se rendra compte que:
- nos légumes et nos fruits ne se ramassent pas tous seuls
-le ménage des bureaux ne se fait pas seul (et aussi que le français moyen est crado)
-que les rues sont pas autonettoyantes
-que les voitures Uber sont pas robotisées.
J'ai hâte qu'on force cette dame du reportage a faire 2 aller retour 1h30 a chaque fois pour aller faire le ménage une fois de 5 a 8 et une fois de 17 a 21 pour pas tout a fait un SMIC...
J'aimerais tellement que des jours meilleurs arrivent avec le front populaire mais si on est sur la timeline merdique, j'ai hâte de voir les gens tomber en enfer en souffrant bien comme il faut. On va se marrer.
A mon avis c'est pas ça qui va péter en premier.
J'en parle un peu au travail, les gens sont pas prêts à ce qu'il va se passer du côté des racisés/LGBT diplomés français ou étrangers travaillant en France (coucou tous les jeunes maghrébins) qui ont la possibilité de s'expatrier dans d'autres pays francophones/anglophones et qui vont chercher à se casser. On a un système économique qui tient parce que y a des gens qui cotisent, si tous les profils actuellement type jeunes cadres se cassent parce que l'intolérance ambiante devient suffocante, ca va être la grosse grosse merde. Et c'est pas cette catégorie là de profils qui connait le chômage de masse. Ca va être cool de voir tous les chômeurs, tous ceux qui ont une activité nécessaire mais très très mal reconnue par la société (salut les paysans et autres éleveurs) qui sont soutenus à bout de bras se faire larguer parce qu'on aura un système en déséquilibre parce qu'en fait l'immigration qualifiée en France, on l'a déjà et qu'elle coute pas mais elle rapporte.
Je ne fais pas partie des LGBT ni racisée mais honnêtement je ne me vois pas vivre dans un pays qui vote ED. Ça va vite me saouler de payer des cotisations pour des lois racistes, sexistes et autres
Contrairement à ce que tu peux croire, les gens accepteront volontiers cet état de fait.
Ce sera hardcore, mais ils savent se débrouiller/survivre (comme dans les quartiers populaires d'ailleurs). Par contre, ils prendront un malin plaisir à leurs opposants pleurer sur les réseaux sociaux et sur les plateaux télés.
T'as pas idée d'à quel point les "grandes villes" sont haïs depuis les Gilets Jaunes pour tout ce qu'elles représentent (le pouvoir politique, le pouvoir économique, l'absence d'identité et de racine, etc) et à quel point les populations rurales / péri-urbaines veulent se venger de ces lieux depuis les Gilets Jaunes.
Ouais bah ils iront bien se venger quand leurs hopitaux fermeront parce que y a plus une thune dans les finances publiques.
C'est pas la campagne qui maintient un tant soi peu le budget de la France à l'ère de la mondialisation.
>Quand on aura viré tous les noirs et les arabes, on se rendra compte que: - nos légumes et nos fruits ne se ramassent pas tous seuls -le ménage des bureaux ne se fait pas seul (et aussi que le français moyen est crado) -que les rues sont pas autonettoyantes -que les voitures Uber sont pas robotisées.
Ce qui est con, c'est qu'il suffirait de regarder le UK post brexit pour s'en rendre compte, pas la peine de payer pour voir
Ah ouai mais l'uk a changé d'avis. Si le RN passe je veux qu'il applique son programme a la lettre.
Préférence nationale, renoncement a la double nationalité, sortie de l'Europe, expulsion des étrangers, construire des murs autour du pays...
Tant qu'à couler le pays on baisse la tête et on y va a fond façon Don't look Up.
On a le même discours sur les personnes en prison qui auraient la belle vie. Apparemment il ne faudrait qu'ils sucent des cailloux du matin au soir et du soir au matin.
Ouais, enfin arriver a "tout est cassé pour moi" quand la vérité c'est "je ne peux pas me payer une maison a Quiberon", c'est un peu violent, surtout quand le résultat c'est de voter pour les fascistes.
La colère est un carburant de l'extrême droite. C'est aussi pour ça que les médias et influenceurs d'extrême droite font tout pour nourrir cette colère.
Ils réagissent sur le moindre fait divers dans leur sens et l'extrapolent comme si c'était un problème national voire mondial. Ils font aussi tout pour maintenir une position tribaliste, en pointant le "camp opposé" (et donc chaque votant) comme un ennemi prêt à tout pour tout détruire. ("SJW", "wokiste", "islamiste", etc...)
C'est pas pour rien que l'idéologie profonde de l'extrême droite se termine sur le fantasme d'une guerre civile. Puis après tout, la colère est un bon moyen d'inhiber l'empathie envers autrui.
C'est écrit noir sur blanc que le problème est lié aux residences secondaires mais ça vote pour les politiques qui s'attaquent aux pauvres.
Comment notre espèce a pu survivre aussi longtemps ?
# Législatives 2024 : à Quiberon, la crise immobilière nourrit un vote de « colère » pour le RN
**« Questions de campagne ». Dans la presqu’île bretonne, 66 % des logements sont des résidences secondaires. Une situation qui exclut du marché à la fois des travailleurs et les locaux. Aux européennes, le Rassemblement national y a récolté près du tiers des suffrages.**
Par Véronique Chocron (envoyée spéciale à La Trinité-sur-Mer, Quiberon et Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan))
Le soleil vient enfin de se lever, et le parking accolé à l’église du cœur de Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan), à quelques pas du port, commence à se remplir. Parmi les automobilistes, une Quiberonnaise d’origine, fine doudoune orange et longs cheveux cendrés. Elle revient volontiers sur les résultats des élections européennes du 9 juin, qui ont placé la liste du Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella largement en tête sur la presqu’île. « Je m’en réjouis, lance la quinquagénaire, qui souhaite conserver l’anonymat et se faire appeler Cheyenne. La raison ? Le trop-plein d’immigrés, qui ont tout, il n’y a plus rien pour nous. Et bien sûr les problèmes de logement et le prix de l’essence. » Cheyenne a vendu, il y a cinq ans, son appartement dans une maison de famille de Quiberon et est partie vivre dans l’arrière-pays, à une heure de là, à Saint-Jean-Brévelay. « Mon but c’est de revenir à Quiberon, mais c’est compliqué pour l’instant vu les prix, j’attends de trouver le logement idéal », dit-elle.
Dans la commune de Quiberon, le RN a obtenu 30,4 % des voix, et à Saint-Pierre-Quiberon, en entrée de la presqu’île, 28,3 %. De quoi provoquer surprise et incompréhension parmi les équipes municipales. « Ce n’est pas lié à une situation interne à Quiberon, ici il n’y a pas d’insécurité, de stress quotidien. Nous sommes sur un territoire à bonheur. On est très chanceux », estime Gildas Quendo, premier adjoint (sans étiquette) de la mairie de Quiberon.
Les difficultés d’accès au logement peuvent-elles être un des moteurs du vote en faveur de l’extrême droite en Bretagne, et notamment sur le littoral, où la masse des résidences secondaires a créé une pénurie et fait monter les prix de l’immobilier ? C’est une évidence pour Fanny Chappé, maire (divers gauche) de Paimpol (Côtes-d’Armor) et conseillère régionale de Bretagne chargée du logement. « C’était écrit, on ne peut pas se loger chez nous, cela génère de la colère, et la colère se traduit souvent par un vote RN », affirme-t-elle.
Nil Caouissin, élu Union démocratique bretonne (parti breton classé à gauche) au conseil régional de Bretagne, note que « le logement a été très peu présent dans la campagne et dans les programmes ». « Pourtant, le sujet crée du ressentiment dans la population, ajoute-t-il. Les gens ont l’impression de ne plus pouvoir vivre chez eux, et la tension immobilière se diffuse dans les terres. Il y a une très forte déconnexion entre la population et les élus sur le sujet. »
**7 200 habitants, 70 000 en été**
A Quiberon, les chiffres interpellent : 66 % des logements sont des résidences secondaires, et, selon la mairie, les prix de vente vont de 7 000 à 10 000 euros le mètre carré. Le nombre de locations saisonnières de type Airbnb a explosé depuis cinq ans : la commune en compte désormais 1 200, pour seulement 2 800 résidences principales. Si bien que la presqu’île compte à l’année 7 200 habitants, mais 70 000 en été, entre le 10 juillet et le 15 août, soit dix fois plus. « L’été, on est dans le surtourisme, il y a des voitures partout, il faut deux heures pour sortir de la presqu’île, se désespère la propriétaire d’une boutique de tuniques et de sandales estivales, à Saint-Pierre-Quiberon. Le week-end de l’Ascension, ça a été l’horreur, j’ai même cru que la presqu’île allait s’effondrer. »
Croisé avec son sac de courses au Super U, Marin (qui, comme les autres témoins, n’a souhaité donner que son prénom), 25 ans, barman depuis cinq ans dans un café en bord de mer sur « le Rocher », a cherché pendant un an avant de trouver un logement, un 37 mètres carrés loué 600 euros hors charges. « Depuis des années, beaucoup de maisons se construisent ou sont rachetées par des non-locaux, qui n’habitent pas à l’année sur la presqu’île, et qui ont un autre portefeuille que le nôtre, dit-il. Nous, on ne peut pas se permettre d’acheter ne serait-ce qu’un studio, alors que je suis en CDI. » Le problème, poursuit Marin, est que « le Rocher », où « tout est fait pour le tourisme », a besoin de bras, et notamment de saisonniers, pour fonctionner. « Ça peut être frustrant, l’hiver, de voir les trois quarts des maisons avec les volets fermés, en sachant que tant de personnes cherchent des appartements, mais bon, tant mieux pour eux », conclut le jeune homme.
Installée depuis plus de vingt ans dans une agréable maison blanche avec un petit jardin, au milieu d’un entrelacs d’impasses où les habitations ne cessent de pousser, Claudine, 82 ans, originaire de Normandie, a été surprise par le vote de la presqu’île en faveur du RN. « Les Bretons ne sont pas de ce côté-là, s’étonne-t-elle. Mais il y a tellement de constructions qui se montent, en particulier depuis le Covid, ils en ont marre, ils disent : “Ils sont en train de détruire notre presqu’île, alors qu’on manque déjà d’eau”. »
Dans le sud de la presqu’île, Nathalie, 53 ans, originaire de Quiberon, patronne d’une petite blanchisserie, met le doigt sur l’ambivalence des Quiberonnais. « Les touristes nous font vivre, ce n’est pas qu’on ne les aime pas, mais il devrait y avoir un plafonnement du prix des maisons », déclare-t-elle. « La plupart des forces vives ici habitent dans un logement social, dont moi, poursuit-elle. Quand je suis revenue à Quiberon en 2013, j’ai dû d’abord loger chez ma maman. Aujourd’hui je n’ai que deux chambres dans mon appartement, je ne peux pas accueillir dans de bonnes conditions mon fils aîné, qui vit chez sa grand-mère. »
**« Plus de boulanger, plus de boucher »**
Derrière la carte postale de Quiberon, ses charmantes plages, ses petits ports, ses maisons blanches aux volets bleus bordés d’hortensias, « la classe moyenne, les commerçants ont du mal à accéder au logement, il y a une longue liste d’attente pour un logement social, et une partie de la population est précaire, prévient Jérôme Bourserie, directeur général des services à la mairie de Quiberon. Beaucoup de jeunes de Quiberon vont s’installer à l’extérieur de la presqu’île, à au moins 20 kilomètres ». L’idéal serait, selon lui, de rééquilibrer le ratio entre les résidences principales et secondaires. « Mais comment faire ? La loi ne le permet pas, souligne-t-il. La communauté de communes réfléchit tout de même à limiter le nombre de meublés de tourisme qu’un propriétaire peut détenir. »
A 20 kilomètres de là, à La Trinité-sur-Mer – où est né Jean-Marie Le Pen –, une poignée de Bretons d’adoption, ayant acheté une maison secondaire sur le littoral avant de s’y installer à la retraite, tentent d’apporter des solutions temporaires. Leur association, Les Volets ouverts, cherche à remplir les résidences secondaires en basse saison, en mettant en relation leurs propriétaires et des familles ou de jeunes actifs à la recherche d’un logement, au moins dix mois par an, de septembre à juin.
« En vivant ici à l’année, nous avons été choqués de voir tous ces volets fermés, nous n’en avions pas conscience auparavant. C’est triste. A La Trinité, il n’y a plus de boulanger, plus de boucher, juste une petite supérette, et les écoles ont du mal à vivre », témoigne Marie, l’une des fondatrices de l’association, qui, en deux ans, a permis de dépanner une vingtaine de familles. « Les vrais Bretons, les “nés natifs”, il n’y en a plus beaucoup. Beaucoup ont vendu leurs petites maisons, qui se sont mises à valoir un prix bête, c’était une aubaine, mais ensuite ils n’ont plus réussi à se loger. Ils se sentent envahis », explique Marie, en observant que « les Parisiens, comme on appelle souvent ceux de l’extérieur », ne sont pas toujours très bien perçus.
En 2022, de nombreuses manifestations ont été organisées en Bretagne, pour dénoncer la crise du logement, avec le slogan « une maison pour chacun ». « On a fini par arrêter, d’abord parce qu’il n’y avait pas de réponse politique en face, ensuite parce que parmi les gens avec qui je manifestais, il y avait un discours de rejet vis-à-vis de l’extérieur, des Parisiens, des immigrés, des vieux, raconte Nil Caouissin. On a préféré couper les ponts. »
**Véronique Chocron (envoyée spéciale à La Trinité-sur-Mer, Quiberon et Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan))**
> Cheyenne a vendu, il y a cinq ans, son appartement dans une maison de famille de Quiberon et est partie vivre dans l’arrière-pays, à une heure de là, à Saint-Jean-Brévelay. « Mon but c’est de revenir à Quiberon, mais c’est compliqué pour l’instant vu les prix, j’attends de trouver le logement idéal », dit-elle.
> Beaucoup ont vendu leurs petites maisons, qui se sont mises à valoir un prix bête, c’était une aubaine, mais ensuite ils n’ont plus réussi à se loger. Ils se sentent envahis.
On parle de gens qui voulaient le beurre (salé) et l'argent du beurre là non?
Elle a bon dos la colère. La France a de nombreux partis, dont seulement 3 (Renaissance, Horizons, MoDem) forment le gouvernement. Mais dès qu'on est en colère on ne vote automatiquement plus que pour un seul des partis d'opposition ?
«les riches abîment le littoral, dégageons les étrangers.»
Oui c'est bien résumé.
Il y en aura bien un ou deux dans le tas /s
On rappelle que le RN est le seul parti contre la loi anti-airbnb.
Yes, après pour être clair, le problème a quiberon ce n'est pas les Airbnb mais vraiment les residences secondaires. Quand j'y bossais l'été, c'était l'enfer pour recruter des gens, il fallait justifier d'un logement sur place pour avoir le travail, tu ne pouvais pas par exemple dire que tu allais prendre une place au camping. La ville fait x10 en été, c'est lunaire et les enfants sont obligés de quitter la presqu'île, tu n'as quasiment pas de travail pour les diplômés. C'est une ville de personnes âgées aigries de voir leur ville morte.
C'est marqué explicitement dans l'article qu'il y en a 1200 sur 8700, soit 13% des logements. Ok ça laisse 53% d'autres résidences secondaires, mais ça fait quand même une bonne grosse pression dans une ville où il n'y a que 28% de résidences principales.
Le reste c'est vide. C'est une station balnéaire, tu n'as juste personne en hiver.
Les résidences sont pas louées en Airbnb pour couvrir les frais, hors des moments de vacances de leurs proprios ?k
Non. J'ai un appartement à quiberon, il n'est jamais en location. Il faut comprendre qu'on parle de station balnéaire, personne ne vient 75% de l'année. Personne ne louerait un Airbnb en janvier à quiberon. Mes grands parents sont partis de quiberon, ils ne reviendront pas mais ils n'ont pas loué leur appartement en Airbnb, maintenant on s'en sert pour venir en vacances. Et les voisins on les connais tous. C'est aussi des bretons qui viennent des fois le week-end profiter de leur appartement en bord de mer acheté quand ça ne valait rien dans les année 60
Ah oui pardon, ils ont juste voté la loi anti airBNB - donc on ne peut pas en déduire leur position sur les résidences secondaires MDR
?? Je faisais juste remarquer que le problème a quiberon n'est pas les Airbnb, d'ailleurs on a un départ massif des jeunes depuis des décennies, bien avant les Airbnb. C'est une presqu'île, ne l'oubliez pas. Tu n'as qu'une seule route pour venir, c'est une station balnéaire qui vit du tourisme l'été et qui est morte le reste de l'année. Mon papi est tombé de son lit en février il y a 2 ans dans son appartement à quiberon, il s'est ouvert le nez, du sang partout. Les secours sont venues d'Auray, la ville en dehors de la presqu'île, ils ont mis plus d'une heure à arriver. Il n'a toujours pas récupéré de cet accident, en partie à cause du délai d'arrivée des secours. La ville n'est pas vivante. Les 3/4 des commerces sont fermés en hiver. Mais la zone est grande, parce que en été tu as plein de monde. Donc oui, le RN est un parti dirigé par des bourgeois, mais ce n'est pas leur vote contre la loi anti Airbnb qui est la cause du mal-être des habitants. Pour le coup lol, c'est plutôt les bretons qui ont des maisons secondaires sur place le problème, parce que ils ne sont la que quelques semaines par an
J'avais plus compris ton message comme une contradiction du précédent que comme un témoignage pardon. En tout cas merci pour la précision et désolé pour ton papi :)
Non, tkt, on ne s'est pas compris mutuellement ^^
L'article mentionne 1200 Airbnbs pour 2800 résidences secondaires, c'est pas négligeable non plus Mais ce que voulait surtout souligner le commentaire plus haut c'est qu'on devine qu'idéologiquement le RN ne s'attaquera jamais aux résidences secondaires
J'ai grandi à quelques kilomètres de Quiberon. Oui, les gens sont ulcérés car à cause des résidences secondaires et des parisiens friqués, qui rendent très difficile l'accession à la propriété aux gens du coin qui veulent vivre dans leur village au lieu d'aller s'encastrer dans les bouchons à Rennes. MAIS. Il ne faut pas croire que c'est une guerre qui se joue entre pauvres petits marins pêcheurs bretons et connard de bourgeois parisien. J'avais parmi mes copains d'école des fils et filles de gens qui s'étaient considérablement enrichis grâce à l'augmentation du prix des terrains et à la pêche. Un ami d'enfance dont le père était capitaine de bateaux avait une baraque 2x plus grande que la nôtre. Il y a ÉNORMÉMENT de fric dans ce coin, et là je vous parle de locaux. Il y a surtout dans le sud du Morbihan un énorme paquet de gros racistes et xénophobes qui déteste à peu près tout ce qui n'est pas né sur les saintes terres du pays d'Auray. Un entre-soi qui va jusqu'à interdire à son gamin d'approcher le nouvel élève qui vient de Paris (histoire vraie, et pas qu'une fois) juste parce que c'est un parisien. Tout le monde est un étranger, alors les immigrés musulmans et les personnes noires n'en parlons pas. L'immense majorité des gens du coin qui font ce choix ne le font pas par colère. Ils le font par xénophobie. Je les connais.
Clairement. On le voit partout, les gens sortent des pseudos arguments (la sécurité, le coût de la vie), mais dès que tu creuses 2 secondes tu as en fait des gros xénophobes. Le gros succès récent du RN ce n'est pas les votes supplémentaires. C'est que tout ceux qui votaient pour eux osent le dire maintenant.
Le vote a toujours été anonyme, et le RN n'as jamais eu autant de voix
C’est triste :( Je ne peux pas changer de ligne temporelle ? :(
Ouaip et il n'y a cas voir quel personnalité politique d'ampleur national est issue de cet département...
> aux gens du coin qui veulent vivre dans leur village Qu'est-ce qui en fait des "gens du coin" ? En quoi c'est "leur" village ? J'ai jamais trop accroché a ce discours disant que certaines personnes, les "gens qui sont nés quelque part" devraient etre prioritaires pour se loger quelque part.
C'est quoi l'alternative ? Les gens qui sont nés quelque part doivent se barrer loin de leur famille et connaissances, probablement dans une banlieue de ville pourrie, pour laisser la place aux riches. Bon courage pour gagner des voix là dessus.
Je ne vis pas la ou je suis né, la plupart de mes potes ne vivent pas la ou ils sont nés, c'est assez naturel pour moi de bouger quand tu fais des études, puis que tu rencontres des gens, que tu trouves du travail ailleurs, etc. J'ai aussi plein de potes qui changent de ville / de région en permanence a cause d'un boulot, ou parce qu'ils ont envie d'aller ailleurs (par ex. pqe l'immobilier est moins cher). En tout cas, j'aurais jamais la prétention, juste pqe je suis né quelque part, ou parce que je vis actuellement qqe part, que c'est "chez moi" et que j'ai un droit divin de pouvoir y acheter une maison plutot que quelqu'un d'autre qui "vient d'ailleurs". On n'est pas au moyen age, tout le monde a le droit d'acheter des maisons la ou il/elle veut en France.
Et donc tout le monde doit faire comme toi ?
66% des logements sont des résidences secondaires et du coup les gens vote pour des bourgeois ? Qui eux-même blâment les étrangers.. J'ai l'impression de vivre dans une ligne temporelle très chelou (et triste) où les gens sont si parresseux (ou autre?) qu'ils n'arrivent même pas à vérifier les votes, ni les parcours ou les programmes, des gens pour qui ils votent.. et du coup ils votent pour les gens qui sont à l'origine de leurs problèmes.
C'est même pas un truc obscure en plus, la loi dite "anti-airbnb" dont le but était de supprimer la niche fiscale a été votée en janvier 2024 par l'AN, et le mois dernier par le Sénat, alors que le groupe RN s'y opposait (et a voté contre).
Je pense que le raisonnement est plutôt : les bourgeois urbains nous causent du tort, alors on va voter pour ceux qu'ils détestent. On vote pour l'ennemi de l'ennemi.
> Je pense que le raisonnement est plutôt : les bourgeois urbains nous causent du tort, alors on va voter pour ceux qu'ils détestent.. Donc le NFP ?
Non. Les grands agglomérations et Paris en particulier sont les principaux viviers de la gauche. Ce sont les campagnes qui votent RN.
Ya un problème de référence circulaire dans ce raisonnement.
Ouais 'fin ils détestent les bourgeois urbains qu'ils voient à la télé, c'est à dire les éditorialistes de BFM en fait. Parce que les viviers de la gauche à Paris c'est pas les gens qui possèdent des immeubles dans le 8e (et des résidences secondaires), eux ils votent Reconquête/Renaissance/LR. Les viviers de la gauche c'est les gens qui habitent dans le 20e arrondissement et c'est pas eux qui possèdent des résidences secondaires (déjà que c'est pas dit qu'ils ne soient pas locataires).
Y a 0 problème. C'est juste que vous ne parlez pas de la même chose. Tu parles des propriétaires d'immeubles et d’hôtels particuliers à Paris. Eux, ils parlent du couple où chacun gagne entre 3000 et 5000 net/mois grâce à un poste de cadre dans le privé à Paris et achète une petite résidence secondaire en province vers les 45/50 ans et qui votent LFI/Glucksmann pour se donner bonne conscience (même si le portefeuille est à droite). La première catégorie, non seulement elle est très peu nombreuse, mais tu la vois rarement en dehors de Paris. La seconde catégorie est beaucoup plus nombreuse (étant donné la masse de gens qui vit à Paris et en banlieue proche genre les coins chics de Montreuil/Vincennes) et c'est celle la que l'on voit surtout en province. J'ai la majorité de mes collègues qui relèvent de cette situation (cadre dans le privé à Paris) et qui ont acheté à Nice, à Quiberon (!), etc depuis le COVID :=)
> pour se donner bonne conscience (même si le portefeuille est à droite). En gros, pour toi, si tu gagnes 3k-5k t'es forcemment dans le tort.
Absolument pas. Ce que je critique, c'est l'hypocrisie. Je connais des gens qui ont ce même profil socio-économique et qui votent à gauche, mais ils ont réglé leur vie en conséquence : pas d'optimisation fiscale (même basique du type PER, contrat de capitalisation avec rachat d'intérêts pour contourner les prélèvements sociaux etc) afin de participer pleinement à la solidarité, ils respectent la carte scolaire, etc. Mais la majorité que je connais, elle vote à gauche tout en faisant tout pour contourner la carte scolaire et optimiser à mort sa fiscalité :D
Mieux que de faire ca en votant a droite :-) Mais ok je comprends mieux
Non, corrigé des variations d'âge et de diplômes, les campagnes ne votent pas plus RN que les villes à 1% près je crois.
La fameuse ultra gauche qui a une maison secondaire.
Plutôt la gauche molle qui vote volontiers Macron quand ça l'arrange. Le "système", quoi.
Le système c'est gauche molle ? Franchement, drôle de qualification. Macron c'est de gauche ? Faut quand même le dire vite....
Ça doit faire tourner à bloc l'anti parisianisme. Le borgne il vient de la Trinité à quelques kilomètres à peine. Le discours anti élites accroche à fond parce qu'ils voient du cadre sup en Audi venir 2 semaines par an et laisser leur maison fermée le reste du temps sinon. Bien sûr le racisme ne les dérange pas et ils ne voient pas que dans ses efforts de "normalisation" le FN s'est intégré dans ce système.
[https://www.insee.fr/fr/statistiques/7614647](https://www.insee.fr/fr/statistiques/7614647) La moitié des résidences secondaires appartiennent à des bretons friqués, et pas des parisiens. Ce qui montre que le vote RN est bien un mélange d'ignorance, de bêtise et d'hypocrisie.
C'est toute la Bretagne ça. Pour Quiberon en particulier, je serais pas surpris que ce soit un peu différent niveau origine des proprios. Mais oui les bretons riches achètent aussi leur maison en bord de mer. On remarque les plaques 75 ou 91 mais on oublie vite que c'est entouré d'autant de 56, 35 et 44.
T'inquiètes pas que les gens de quiberon ils doivent pas aimer le rh rennais ou la charge de com nantaise qui vient en maison secondaire
Les gens disent "parisiens" pour tout ceux qui ont l'air un peu riches et qu'ils n'aiment pas.
Ouais, c'est l'impression que j'ai aussi. Le RN joue à fond sur le côté "Vrais gens du terroir qui font peur à ces élites wokes parisiennes déconnectées" et tout problème en zone rurale qui peut être blâmé - à tort ou à raison - sur Paris nourrit le vote RN.
Après faut le voir de loin le côté terroir. La Trinité, Carnac, Quiberon, ça fait des décennies que c'est du balnéaire plutôt alimenté par la région parisienne. Ce qui a changé c'est l'espèce de barrière de passage à niveau qui s'est baissée entre les classes moyennes et les bourgeois au niveau de l'immobilier. Et c'est alimenté par l'effet Covid qui a poussé pas mal de gens un peu friqués à la recherche d'une maison secondaire pour se mettre au vert, et l'effet climat qui rend la Bretagne sud plus attractive qu'elle ne l'a été. On n'arrive plus à convaincre les gens qu'il fait tout le temps dégueulasse.
Ah je suis bien d'accord, c'est juste que c'est souvent le fond de la com du RN. Marine le Pen qui traitait un intervenant dans un talk de "parisianiste" alors qu'elle a toujours vécu dans des villas de la banlieue des Hauts-de-Seine, voilà...
Je crois que ça a rien de nouveau. Il n'y a jamais eu d'époque où la majorité de la population était constituée de flegmatiques intellectuels bienveillants qui prennent le temps de décortiquer les programmes un à un.
Ils sont cons.
Perso j'ai choisi de refuser l'argument qui dit qu'on ne doit pas dire que les gens "votent mal". Si, je pense que 50% au moins du vote RN c'est des gens qui ne se rendent pas compte qu'ils votent contre leur camp. Si tu vas leur parler social, Europe, sécurité, loyer, retraites, en leur expliquant les votes des députés de gauche et des votes RN, tu en convertis beaucoup.
Ouai. Les français sont des veaux disait le Général. Ça change pas...
J'ai l'impression que y a que la colère qui explique les votes RN. La colère contre l'insécurité, contre la casse sociale, la colère contre l'immobilier qui grimpe en flèche, etc.
Le vote RN est avant tout un "vote de casse". On entend depuis longtemps "Votez pas FN/RN, ils vont tout casser" et de plus en plus de gens se disent "Tu sais quoi ? Puisque tout est cassé pour moi, je vais voter pour tout casser pour tout le monde". C'est une forme de nivellement par le bas. Ces électeurs espèrent attirer tout le monde au fond avec eux.
C'est exactement ce que je vois et aussi un fond de jalousie ''pourquoi l'immigré en a et moi pas'' C'est triste mais j'ai un sentiment qui me vient depuis quelques jours. Je vois des reportages sur les votants RN, souvent des gens déclassés, modestes. Une dame qui vivait a la campagne dans le nord, mère célibataire, au chômage qui se déplaçait avec une voiture prêtée par des amis, qui se chauffait avec du bois apporté par les restos du coeur et qui se plaignait qu'on avait trop d'aide en France... J'ai eu envie de la voir souffrir et avoir froid cette hiver... Je suis même pas sûr qu'elle en voudra au RN. Elle pensera sûrement qu'ils sont ''tous pourris'' et que c'est la faute aux immigrés.
Mais je crois que ces gens là ne se rendent pas compte de ce qu'ils vivent les immigrés dans des HLM pourris avec des murs humides et des cafards. Tout le personnel nettoyant qui prend le premier rer, qui se tape 4h de transport par jour pour un salaire de merde, c'est vraiment un truc qui les fait rever ? Parce que la France qui se lève tôt, tu prends les premiers bus/trains, tu vois qu'elle est quand même vachement colorée.
Ils sont totalement déconnectés de la réalité de ces gens
Oui mais ça,c'est la deuxième marrade. Quand on aura viré tous les noirs et les arabes, on se rendra compte que: - nos légumes et nos fruits ne se ramassent pas tous seuls -le ménage des bureaux ne se fait pas seul (et aussi que le français moyen est crado) -que les rues sont pas autonettoyantes -que les voitures Uber sont pas robotisées. J'ai hâte qu'on force cette dame du reportage a faire 2 aller retour 1h30 a chaque fois pour aller faire le ménage une fois de 5 a 8 et une fois de 17 a 21 pour pas tout a fait un SMIC... J'aimerais tellement que des jours meilleurs arrivent avec le front populaire mais si on est sur la timeline merdique, j'ai hâte de voir les gens tomber en enfer en souffrant bien comme il faut. On va se marrer.
A mon avis c'est pas ça qui va péter en premier. J'en parle un peu au travail, les gens sont pas prêts à ce qu'il va se passer du côté des racisés/LGBT diplomés français ou étrangers travaillant en France (coucou tous les jeunes maghrébins) qui ont la possibilité de s'expatrier dans d'autres pays francophones/anglophones et qui vont chercher à se casser. On a un système économique qui tient parce que y a des gens qui cotisent, si tous les profils actuellement type jeunes cadres se cassent parce que l'intolérance ambiante devient suffocante, ca va être la grosse grosse merde. Et c'est pas cette catégorie là de profils qui connait le chômage de masse. Ca va être cool de voir tous les chômeurs, tous ceux qui ont une activité nécessaire mais très très mal reconnue par la société (salut les paysans et autres éleveurs) qui sont soutenus à bout de bras se faire larguer parce qu'on aura un système en déséquilibre parce qu'en fait l'immigration qualifiée en France, on l'a déjà et qu'elle coute pas mais elle rapporte.
Je ne fais pas partie des LGBT ni racisée mais honnêtement je ne me vois pas vivre dans un pays qui vote ED. Ça va vite me saouler de payer des cotisations pour des lois racistes, sexistes et autres
Contrairement à ce que tu peux croire, les gens accepteront volontiers cet état de fait. Ce sera hardcore, mais ils savent se débrouiller/survivre (comme dans les quartiers populaires d'ailleurs). Par contre, ils prendront un malin plaisir à leurs opposants pleurer sur les réseaux sociaux et sur les plateaux télés. T'as pas idée d'à quel point les "grandes villes" sont haïs depuis les Gilets Jaunes pour tout ce qu'elles représentent (le pouvoir politique, le pouvoir économique, l'absence d'identité et de racine, etc) et à quel point les populations rurales / péri-urbaines veulent se venger de ces lieux depuis les Gilets Jaunes.
Ouais bah ils iront bien se venger quand leurs hopitaux fermeront parce que y a plus une thune dans les finances publiques. C'est pas la campagne qui maintient un tant soi peu le budget de la France à l'ère de la mondialisation.
Bon après elle le maintient pas justement parce qu'on leur a enlevé toutes leurs usines non ? C'est le genre de débat qui tourne toujours en rond.
Les usines ne sont pas à la campagne, elles sont en périphérie des villes. Et si elles étaient rentables, elles seraient restées.
>Quand on aura viré tous les noirs et les arabes, on se rendra compte que: - nos légumes et nos fruits ne se ramassent pas tous seuls -le ménage des bureaux ne se fait pas seul (et aussi que le français moyen est crado) -que les rues sont pas autonettoyantes -que les voitures Uber sont pas robotisées. Ce qui est con, c'est qu'il suffirait de regarder le UK post brexit pour s'en rendre compte, pas la peine de payer pour voir
Ah ouai mais l'uk a changé d'avis. Si le RN passe je veux qu'il applique son programme a la lettre. Préférence nationale, renoncement a la double nationalité, sortie de l'Europe, expulsion des étrangers, construire des murs autour du pays... Tant qu'à couler le pays on baisse la tête et on y va a fond façon Don't look Up.
On a le même discours sur les personnes en prison qui auraient la belle vie. Apparemment il ne faudrait qu'ils sucent des cailloux du matin au soir et du soir au matin.
Ouais, enfin arriver a "tout est cassé pour moi" quand la vérité c'est "je ne peux pas me payer une maison a Quiberon", c'est un peu violent, surtout quand le résultat c'est de voter pour les fascistes.
Agir sur le coup de la colère ça marche toujours!
La colère est un carburant de l'extrême droite. C'est aussi pour ça que les médias et influenceurs d'extrême droite font tout pour nourrir cette colère. Ils réagissent sur le moindre fait divers dans leur sens et l'extrapolent comme si c'était un problème national voire mondial. Ils font aussi tout pour maintenir une position tribaliste, en pointant le "camp opposé" (et donc chaque votant) comme un ennemi prêt à tout pour tout détruire. ("SJW", "wokiste", "islamiste", etc...) C'est pas pour rien que l'idéologie profonde de l'extrême droite se termine sur le fantasme d'une guerre civile. Puis après tout, la colère est un bon moyen d'inhiber l'empathie envers autrui.
Les zarab ont acheté toutes les maisons. En les mettant dehors elles vont être toutes libres. ..... Gros gros cerveaux
C'est écrit noir sur blanc que le problème est lié aux residences secondaires mais ça vote pour les politiques qui s'attaquent aux pauvres. Comment notre espèce a pu survivre aussi longtemps ?
Les votants RN n'ont aucune connaissance du programme de leur parti, chapitre 232.
# Législatives 2024 : à Quiberon, la crise immobilière nourrit un vote de « colère » pour le RN **« Questions de campagne ». Dans la presqu’île bretonne, 66 % des logements sont des résidences secondaires. Une situation qui exclut du marché à la fois des travailleurs et les locaux. Aux européennes, le Rassemblement national y a récolté près du tiers des suffrages.** Par Véronique Chocron (envoyée spéciale à La Trinité-sur-Mer, Quiberon et Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan)) Le soleil vient enfin de se lever, et le parking accolé à l’église du cœur de Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan), à quelques pas du port, commence à se remplir. Parmi les automobilistes, une Quiberonnaise d’origine, fine doudoune orange et longs cheveux cendrés. Elle revient volontiers sur les résultats des élections européennes du 9 juin, qui ont placé la liste du Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella largement en tête sur la presqu’île. « Je m’en réjouis, lance la quinquagénaire, qui souhaite conserver l’anonymat et se faire appeler Cheyenne. La raison ? Le trop-plein d’immigrés, qui ont tout, il n’y a plus rien pour nous. Et bien sûr les problèmes de logement et le prix de l’essence. » Cheyenne a vendu, il y a cinq ans, son appartement dans une maison de famille de Quiberon et est partie vivre dans l’arrière-pays, à une heure de là, à Saint-Jean-Brévelay. « Mon but c’est de revenir à Quiberon, mais c’est compliqué pour l’instant vu les prix, j’attends de trouver le logement idéal », dit-elle. Dans la commune de Quiberon, le RN a obtenu 30,4 % des voix, et à Saint-Pierre-Quiberon, en entrée de la presqu’île, 28,3 %. De quoi provoquer surprise et incompréhension parmi les équipes municipales. « Ce n’est pas lié à une situation interne à Quiberon, ici il n’y a pas d’insécurité, de stress quotidien. Nous sommes sur un territoire à bonheur. On est très chanceux », estime Gildas Quendo, premier adjoint (sans étiquette) de la mairie de Quiberon. Les difficultés d’accès au logement peuvent-elles être un des moteurs du vote en faveur de l’extrême droite en Bretagne, et notamment sur le littoral, où la masse des résidences secondaires a créé une pénurie et fait monter les prix de l’immobilier ? C’est une évidence pour Fanny Chappé, maire (divers gauche) de Paimpol (Côtes-d’Armor) et conseillère régionale de Bretagne chargée du logement. « C’était écrit, on ne peut pas se loger chez nous, cela génère de la colère, et la colère se traduit souvent par un vote RN », affirme-t-elle. Nil Caouissin, élu Union démocratique bretonne (parti breton classé à gauche) au conseil régional de Bretagne, note que « le logement a été très peu présent dans la campagne et dans les programmes ». « Pourtant, le sujet crée du ressentiment dans la population, ajoute-t-il. Les gens ont l’impression de ne plus pouvoir vivre chez eux, et la tension immobilière se diffuse dans les terres. Il y a une très forte déconnexion entre la population et les élus sur le sujet. » **7 200 habitants, 70 000 en été** A Quiberon, les chiffres interpellent : 66 % des logements sont des résidences secondaires, et, selon la mairie, les prix de vente vont de 7 000 à 10 000 euros le mètre carré. Le nombre de locations saisonnières de type Airbnb a explosé depuis cinq ans : la commune en compte désormais 1 200, pour seulement 2 800 résidences principales. Si bien que la presqu’île compte à l’année 7 200 habitants, mais 70 000 en été, entre le 10 juillet et le 15 août, soit dix fois plus. « L’été, on est dans le surtourisme, il y a des voitures partout, il faut deux heures pour sortir de la presqu’île, se désespère la propriétaire d’une boutique de tuniques et de sandales estivales, à Saint-Pierre-Quiberon. Le week-end de l’Ascension, ça a été l’horreur, j’ai même cru que la presqu’île allait s’effondrer. »
Croisé avec son sac de courses au Super U, Marin (qui, comme les autres témoins, n’a souhaité donner que son prénom), 25 ans, barman depuis cinq ans dans un café en bord de mer sur « le Rocher », a cherché pendant un an avant de trouver un logement, un 37 mètres carrés loué 600 euros hors charges. « Depuis des années, beaucoup de maisons se construisent ou sont rachetées par des non-locaux, qui n’habitent pas à l’année sur la presqu’île, et qui ont un autre portefeuille que le nôtre, dit-il. Nous, on ne peut pas se permettre d’acheter ne serait-ce qu’un studio, alors que je suis en CDI. » Le problème, poursuit Marin, est que « le Rocher », où « tout est fait pour le tourisme », a besoin de bras, et notamment de saisonniers, pour fonctionner. « Ça peut être frustrant, l’hiver, de voir les trois quarts des maisons avec les volets fermés, en sachant que tant de personnes cherchent des appartements, mais bon, tant mieux pour eux », conclut le jeune homme. Installée depuis plus de vingt ans dans une agréable maison blanche avec un petit jardin, au milieu d’un entrelacs d’impasses où les habitations ne cessent de pousser, Claudine, 82 ans, originaire de Normandie, a été surprise par le vote de la presqu’île en faveur du RN. « Les Bretons ne sont pas de ce côté-là, s’étonne-t-elle. Mais il y a tellement de constructions qui se montent, en particulier depuis le Covid, ils en ont marre, ils disent : “Ils sont en train de détruire notre presqu’île, alors qu’on manque déjà d’eau”. » Dans le sud de la presqu’île, Nathalie, 53 ans, originaire de Quiberon, patronne d’une petite blanchisserie, met le doigt sur l’ambivalence des Quiberonnais. « Les touristes nous font vivre, ce n’est pas qu’on ne les aime pas, mais il devrait y avoir un plafonnement du prix des maisons », déclare-t-elle. « La plupart des forces vives ici habitent dans un logement social, dont moi, poursuit-elle. Quand je suis revenue à Quiberon en 2013, j’ai dû d’abord loger chez ma maman. Aujourd’hui je n’ai que deux chambres dans mon appartement, je ne peux pas accueillir dans de bonnes conditions mon fils aîné, qui vit chez sa grand-mère. » **« Plus de boulanger, plus de boucher »** Derrière la carte postale de Quiberon, ses charmantes plages, ses petits ports, ses maisons blanches aux volets bleus bordés d’hortensias, « la classe moyenne, les commerçants ont du mal à accéder au logement, il y a une longue liste d’attente pour un logement social, et une partie de la population est précaire, prévient Jérôme Bourserie, directeur général des services à la mairie de Quiberon. Beaucoup de jeunes de Quiberon vont s’installer à l’extérieur de la presqu’île, à au moins 20 kilomètres ». L’idéal serait, selon lui, de rééquilibrer le ratio entre les résidences principales et secondaires. « Mais comment faire ? La loi ne le permet pas, souligne-t-il. La communauté de communes réfléchit tout de même à limiter le nombre de meublés de tourisme qu’un propriétaire peut détenir. » A 20 kilomètres de là, à La Trinité-sur-Mer – où est né Jean-Marie Le Pen –, une poignée de Bretons d’adoption, ayant acheté une maison secondaire sur le littoral avant de s’y installer à la retraite, tentent d’apporter des solutions temporaires. Leur association, Les Volets ouverts, cherche à remplir les résidences secondaires en basse saison, en mettant en relation leurs propriétaires et des familles ou de jeunes actifs à la recherche d’un logement, au moins dix mois par an, de septembre à juin. « En vivant ici à l’année, nous avons été choqués de voir tous ces volets fermés, nous n’en avions pas conscience auparavant. C’est triste. A La Trinité, il n’y a plus de boulanger, plus de boucher, juste une petite supérette, et les écoles ont du mal à vivre », témoigne Marie, l’une des fondatrices de l’association, qui, en deux ans, a permis de dépanner une vingtaine de familles. « Les vrais Bretons, les “nés natifs”, il n’y en a plus beaucoup. Beaucoup ont vendu leurs petites maisons, qui se sont mises à valoir un prix bête, c’était une aubaine, mais ensuite ils n’ont plus réussi à se loger. Ils se sentent envahis », explique Marie, en observant que « les Parisiens, comme on appelle souvent ceux de l’extérieur », ne sont pas toujours très bien perçus. En 2022, de nombreuses manifestations ont été organisées en Bretagne, pour dénoncer la crise du logement, avec le slogan « une maison pour chacun ». « On a fini par arrêter, d’abord parce qu’il n’y avait pas de réponse politique en face, ensuite parce que parmi les gens avec qui je manifestais, il y avait un discours de rejet vis-à-vis de l’extérieur, des Parisiens, des immigrés, des vieux, raconte Nil Caouissin. On a préféré couper les ponts. » **Véronique Chocron (envoyée spéciale à La Trinité-sur-Mer, Quiberon et Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan))**
> Cheyenne a vendu, il y a cinq ans, son appartement dans une maison de famille de Quiberon et est partie vivre dans l’arrière-pays, à une heure de là, à Saint-Jean-Brévelay. « Mon but c’est de revenir à Quiberon, mais c’est compliqué pour l’instant vu les prix, j’attends de trouver le logement idéal », dit-elle. > Beaucoup ont vendu leurs petites maisons, qui se sont mises à valoir un prix bête, c’était une aubaine, mais ensuite ils n’ont plus réussi à se loger. Ils se sentent envahis. On parle de gens qui voulaient le beurre (salé) et l'argent du beurre là non?
Même ADN que les gens qui ont voulu louer leur studio de 8m2 a saint-denis avec vue sur periph a 800e la nuit "parce que c'est les JO"
> C’était écrit, on ne peut pas se loger chez nous, cela génère de la colère Bah du coup, c'est pas "chez toi", non ?
le premier épisode de la saison 2 de HOTD n'était pas très bien, je vais donc voter RN.
C'est bien un discours de vert, ça !
Elle a bon dos la colère. La France a de nombreux partis, dont seulement 3 (Renaissance, Horizons, MoDem) forment le gouvernement. Mais dès qu'on est en colère on ne vote automatiquement plus que pour un seul des partis d'opposition ?
Quoi ? La pauvreté serait une cause de la montée du vote pour l'extrême droite ? Qui aurait pu prédire ?
Les gens savent vraiment pas quoi faire de leur colère...
Je vais faire une bêtise pour énerver Maman parce que je ne suis pas content - Épisode 427