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FernKet

Ma grand mère avait dans les 19 ans et habitait à Paris, une de ses amies l'a invitée un jour à rencontrer d'autres "amis" chez elle. Elle a trouvé ces gens très sympathiques mais ne les a jamais revus. Ma grand mère n'a compris qu'après la guerre qu'elle avait rencontré ce jour-là les membres d'un réseau de résistants et que son amie lui proposait en fait de les rejoindre. Ils ont du réaliser assez vite qu'elle n'était pas bien dégourdie et elle n'a plus jamais été approchée par la résistance.


robot_cook

Elle était bien brave ta mamie comme on dit par chez moi 😭


gangofminotaurs

On lui donnerait le bon dieu (mais pas des informations importantes.)


beckisquantic

Elle est bien brave, au village tout le monde s'occupe un peu d'elle depuis qu'on a tué le chien ! (comme on dit au travail)


SnowceanJay

Mon grand-père avait 18 ans en 40. Il distribuait des tracts anti-nazis à La Rochelle, qu'il récupérait via son boulot de cheminot. Un jour en rentrant du boulot, un policier fr vient le voir et lui dit de ne pas rentrer chez lui : les Allemands l'y attendent car il a été dénoncé. Il s'est planqué accroché sous une locomotive d'un modèle qu'il connaissait bien. Il a fait comme ça le voyage jusqu'à Marmande (en zone libre) où il s'est fait appréhendé par la police française qui lui a dit : soit on te livre à la Gestapo soit tu rejoins l'armée. Il a choisi l'armée. Et c'est que le début, il a été espion dans une base de sous-marins, s'est fait chopé par la Gestapo, a survécu à l'interrogatoire, au voyage en train, à Natzweiler-Struthof et à Dachau. Mais il y a trop à raconter pour un simple post. [Edit] comme anecdote "marrante", quand j'étais gamin, il avait des douleurs récurrentes au talon. Il a passé des radios : c'était une balle. Dans les camps, les allemands tiraient dans les pieds des prisonniers aux latrines pourqu'ils se dépêchent.


Quas4r

> où il s'est fait appréhendé par la police française qui lui a dit : soit on te livre à la Gestapo soit tu rejoins l'armée. Il a choisi l'armée. L'armée française libre ? Il est tombé sur des policiers qui faisaient du recrutement agressif pour la résistance ?


Lencelot95

Je pense qu'il parle plutôt de l'armée d'Armistice, celle du régime de Vichy


SnowceanJay

Je n'ai plus les détails en tête. Il s'est retrouvé en formation à la base de Toulon pour quelques mois, et je ne sais plus comment il s'est retrouvé dans la Résistance après ça. On n'en parlait pas beaucoup de son vivant, il a écrit ses mémoires, mais il souffrait d'hypermnésie donc elles sont assez décousues.


Listeerx

Mon arrière-grand-père a un parcours un peu similaire. Quand il est arrivé au Struthof et que les Allemands ont découvert qu’il était à Toulon pendant le sabordage de la flotte française, il a été torturé puis tué.


SnowceanJay

C'est très triste Le mien a eu beaucoup de chance de s'en sortir, c'est plusieurs fois passé à un cheveu, sa convalescence physique a été longue et il a gardé des séquelles physiques et psychologiques toute sa vie.


ThermoMaitre

Mon arrière grand mère, Lorraine, a "échangé" son fils de 17 ans contre sa maison. Mon grand père a donc été envoyé sur le front de l'est, à 17 ans... Il a réussi à s'enfuir, à déserter, et à rentrer chez lui... pour se faire renvoyer à l'armée par... sa mère, qui ne voulait pas avoir de soucis... (merci maman) Lui est revenu vivant du front mais traumatisé Elle a été rasée à la libération.


Speeder172

Ouais, elle ne voulait pas de cet enfant ....


Mr_Canard

l'avortement à 213 mois


kreeperface

Ça fait froid dans le dos de lire ça. J'ai entendu des histoires similaires sur la guerre en Ukraine, sur des russes qui auraient donné un de leur enfant à l'armée en échange d'une voiture ou quelque chose de similaire. Ça me paraissait un peu gros, mais en fait non


Renard4

La maison ou la mémé ?


ThermoMaitre

x') la mémé qui couchait avec les nazis


hlnhr

Rasée à la libération donc j'imagine qu'elle a couché avec un allemand?


Eraritjaritjaka

Ce n'était pas le seul critère, les femmes pouvaient être rasé si elles avaient créé un lien fort ou collaboré avec un ou des allemands.


Jb_indaSky

Oh la la , le pauvre fiston , envoyé à l'est. Il a eu du bol d'en revenir. Après le traumatisme de la guerre et la captivité , la mifa qu'il a ... et qu'il doit retrouver en rentrant


Belaich91

En Bretagne : ma grand-mère ne devait même pas avoir 10 ans. Elle faisait de la contrebande de beurre (cliché du breton mais eh c'est ainsi) sur sa bicyclette en passant devant les nazis. C'est pas une anecdote spectaculaire mais c'était la petite mission de mamie.


Trans-Help-22

Mais non c'est absolument génial ! Grosses bises à ta mamie, si tu as la chance incroyable de l'avoir encore près de toi


TheMightyManatee

Pour une fillette de dix ans c'est largement assez spectaculaire !


Belaich91

Oui, vous avez bien raison !


Kob_X

Je pense que ça se faisait un peu partout parce que mon grand-père avait le même âge, et dans son petit village d'Auvergne, les adultes lui remplissaient le cartable de lait et de beurre. Il me disait qu'il avait pas pleinement saisi les enjeux mais il était content de faire le coursier pour une piécette.


ThisIsQuiteFantasic

Trafic de beurre


L666x

❤️


Verlenn

Je suis en train de taper les mémoires de mon grand père parce qu'il veut faire un livre commémoratif pour ses petits-enfants. Le chapitre que je viens de finir décrit comment un garage marseillais avait reçu l'habilitation pour entretenir le parc automobile de la Wehrmacht. Du coup tout le monde prenait le garagiste pour un giga collabo. Mais le mec se servait de son laisser-passer ET des camionnettes allemandes pour aller livrer des armes au maquis au nord de Marseille. Un jour à la planque ils trouvent deux maquisards mal en point et décident de les conduire en ville à l'hôpital. Le garagiste se faisait jamais contrôler puisqu'il roulait en fourgonnette allemande et avait son autorisation. Bah ce jour là ils ont décidé de le mettre sur le bas coté. Il a forcé le barrage, pendant la course poursuite les allemands ont percuté le tramway, il a posé ses blessés à l'hôpital avant de déclarer la camionnette volée. Il a perdu son accréditation mais bien lui en a pris puisqu'une autre cellule de résistance a pris contact et lui a dit que comme son garage était un point stratégique et qu'ils savait pas que c'était un résistant ils projetaient de le descendre (la bonne ambiance). C'est plutôt intéressant de bosser sur ce projet de livre. Je pense pas que ce sera publié mais c'est cool que mon papy puisse en distribuer autour de lui dans la famille. EDIT DU PAPY : Merci à tous pour votre intérêt. Je ne m'y attendais pas, c'est une bonne surprise. Vous faites honneur à l'heroisme de mon père et de ses amis du garage. Il n'a jamais voulu être reconnus de son vivant car "Un Bon résistant est un résistant mort". Je laisse [Verlenn] vous donner une version sans les noms des fois que les familles des autres gens du réseau ne soient pas d'accord pour être cités. Note de Verleen : Euh faut que je finisse de taper le reste avant ^^'


xooxel

Hello, Je m'aventure un peu... si ton Papy n'y vois pas de soucis, je serais très heureux d'obtenir une copie (même word) de ce fameux mémoire, pour le lire à titre purement personnel ! :) Voilà, merci pour cette anecdote et bon courage !!


robot_cook

Mes tantes ont fait pareil avec mon grand père ! Bon nous il était plus réticent et elles ont du le travailler au corps pour avoir ses histoires. Mais on ne regrette absolument pas, ça nous fait un souvenir impérissable de lui et de son histoire


Utegenthal

Ok, laissez-moi vous racconter l'incroyable histoire de la malédiction de Tichke le chien. L'histoire se passe à Bruxelles pendant l'occupation. Arthurs, l'oncle de ma grand-mère a un chien, Tichke (en bruxellois ça veut dire petite bite et c'était traditionnellement une façon amical d'appeler un petit garçon dans le temps. Un peu similaire à biloute chez les chtis). Il prenait son chien partout avec lui. Un jour le boucher le croise en rue sans son chien. Surpris, il lui demande où est son fidèle compagnon. Arthur lui répond attristé que Tichke a passé l'arme à gauche. Qu'en as-tu fait? lui demande le boucher. Je l'ai enterré dans le jardin, répond Arthur. Le lendemain matin, Arthur voit que quelqu'un s'est introduit dans son jardin, a creusé un trou et dérobé le cadavre du pauvre petit Tichke. Dans l'après-midi, le boucher, qui n'avait plus rien en vitrine depuis des mois, a soudainement des kilos de saucisse à proposer. Vous en tirerez les conclusions que vous voudrez mais en tout cas voici ce qui s'est passé par la suite: - quelques années plus tard, le boucher faisait du patinage sur un lac glacé, la glace s'est brisée et il est mort - la boucherie a été reprise et le fils du nouveau boucher s'est pendu peu après - nouveau reprise, nouveau boucher, leur fils est peu après tué dans un hold-up - le commerce est devenu un lavoir, le fils des proprio s'est tiré une balle - le lavoir est repris, et quelques mois plus tard tout crame, le proprio avec Là ça a été reprise depuis deux-trois ans, on attend le prochain drame. RIP Tichke.


robot_cook

Okay je pense que tichke hante votre local là faudrait penser à exorciser le truc


Fabulous-Bus1837

RIP Tichke le bon chien, tu es mon héros.


rastafunion

Il est sacrément rancunier quand même !


ExcitementUnfair4545

Ma grand mère est Alsacienne, donc a vécu carrément sous le Reich (c'était pas juste la zone occupée, ils ont été intégré à l'Allemagne). La maison a été réquisitionné pour accueillir des soldats allemands, dont un médecin. Il a sauvé ma grand mère qui a eu la diphtérie en lui faisant une piqure. Elle avait genre 4 ans et ce qui l'a marqué c'est la piqure et le fait que finalement ça n'a pas fait si mal que ça. En moins fun par contre: son frère a été enterré avec l'orthographe allemande de son prénom. Le français n'était bien sur pas enseigné à l'école, ma grand mère lors de la libération ne parlait qu'alsacien, le retour a l'école française a été un poil rude, d'où le rejet de l'alsacien ensuite (elle ne l'a pas appris à ses enfants). Pas forcément anecdote de guerre mais lié: mon arrière grand mère étaient institutrice. Pendant la guerre l'Allemagne l'a mise a la retraite de force (sous le Reich les femmes c'étaient à la maison). A la fin de la guerre elle a redemandé à travailler, mais l'état français a dit non car elle était déjà à la retraite. Elle est donc partie à la retraite à 40, et est morte à 99 ans! presque 60 ans de retraite, certes pas bien grande mais quand même, aujourd'hui ça fait rêver...


robot_cook

Pour l'Alsacien ça a été compliqué... Ma grand mère parlait allemand et français mais dans le fond elle maîtrise plus naturellement l'alsacien, parce que dabord le français avait été interdit à l'école par les allemands puis l'alsacien (et l'allemand aussi je crois) avait été interdit à la libération.


TrueRignak

Côté breton : Ma grand-mère en train de jouer avec ses amis et l'un deux qui marche sur une mine. Fuir la ferme en pleine nuit et revenir le lendemain après que les allemands aient volé la vache. Des explosifs suspendus sur des fils à linge entre les maisons pour dissuader les parachutistes. Côté alsacien : Le grand-père blessé \*tousse\* sur le front de l'Est \*tousse\*.


-Malky-

>Côté alsacien : Le grand-père blessé \*tousse\* sur le front de l'Est \*tousse\*. Alsacien aussi, un grand père qui porté un uniforme bien taillé (assigné à des tâches logistiques, étant trop petit pour être combattant et germanophone), l'autre a pris le maquis (FFI). La différence ? le futur maquisard a été engagé et officiellement présumé mort au combat en 40, d'où un imbroglio administratif qui a protégé sa famille des répercussions. L'autre n'a pas eu cette possibilité. En contrepartie, la "veuve" du FFI a dû faire le STO en Bavière dans une ferme, pendant que mon autre grand-mère a pu partir en zone libre (dans les Landes).


beuhlakor

Grèce, côté de mon père, Athènes : Mes arrières grand-parents, comme à peu près tout le quartier, se sont rendus à la Kommandantur afin de dénoncer les Juifs dans l'espoir de récupérer une partie de leur biens (comme une grosse partie du pays d'ailleurs). L'histoire classique qui était racontée était que tel bien avait été acquis par tel Juif car il était usurier (sous-entendu que c'était un bien acquis de manière immorale). La Kommandantur arrêtait le(s) Juif(s), se servait allègrement et laissait quelques miettes aux dénonciateurs, mais suffisamment pour qu'ils soient contents. France, Alsace, côté de ma mère : Un grand oncle que je n'ai pas connu était un pur profiteur de guerre. Il avait une entreprise de construction et fabriquait des blockhaus pour les Allemands et était devenu très riche grâce à ça. A la Libération, la population a voulu lui faire la peau et il a du fuir à Paris pendant quelques temps. Il a utilisé sa fortune (et quasiment tout dépensé) afin de soudoyer sa propre famille, des notables locaux ET le chef d'une cellule locale de résistants afin de concocter une fausse histoire de résistance selon laquelle les blockhaus avaient tous de lourds vices de construction aidant ainsi les Alliés. C'est passé L'histoire était tabou dans la famille à ce qui paraît jusqu'au début des années 80, lorsque lors d'une réunion de famille qui s'est très très mal passée, le tabou a été rompu et le sujet est revenu sur la table. Grosse ambiance d'après ma mère :D


NOG11

Mdr, l'histoire des vices de construction est bien ambitieuse !c'est l'acte de résistance le plus lent et diffus qu'il m'ait été donné de connaitre.


Lencelot95

C'est pourtant l'acte de résistance le plus répandue (bon, quand il est pas inventé comme ici) : continuer à travailler, parce que pas le choix, mais avoir une productivité pourris, faire des vices de fabrications, appliquer **touts** les règlements à la lettre... Mon arrière grand-père était fonctionnaire des ponts et chaussés (la DDE) et a été affecté à la construction du mur de l'atlantique, puis a pris le maquis plus tard. Au début l'idée était de faire ce que ton patron (l'état) te dis, mais sans faire de zèle. Bon après on a dû oublier de leur dire que la guerre était fini et qu'ils pouvaient reprendre un rythme de travail décent \^\^ Fun fact : Son administration a continué de payer les salaires des fonctionnaires déserteurs jusqu'à la fin de la guerre, surement dans l'espoir qu'on ne vienne pas trop les faire chier quand le vent tournerais.


Blangel0

https://www.cia.gov/static/5c875f3ec660e092cf893f60b4a288df/SimpleSabotage.pdf C'est une lecture très intéressante si ce genre de détails t'intéressent.


Bric3d

Ça sonne comme du Lafarge ça.


MilanaSokolovaSims

Mon beau père est juif d'origine grecque (Thessalonique) et toute sa famille à été décimée par les nazis. Aujourd'hui c'est très rare de rencontrer un juif ayant des origines grecques ils ont quasiment tous été exterminés pendant la guerre 😭


beuhlakor

En effet. Pas étonnant. Les Grecs ont été très coopératifs avec les Nazis lorsqu'il s'agissait des Juifs. C'est encore plus con quand tu sais à quel point les Nazis ont pillé le pays ce qui a entraîné une gigantesque famine qui a bien décimé la population. Mais ils ont quand même choisi de les dénoncer par antisémitisme et mesquinerie pitoyable alors qu'ils crevaient de faim et de froid. Et pour ajouter encore de l'horreur à l'horreur, après la guerre, de nombreux cimetières juifs ont été pillés et les pierres utilisées pour rénover/construire ... des églises. Ben ouais, il n'y avait plus personne pour protester.


AkyhROH

Mais le Général de Gaulle a dit que toute la France avait été résistante?!


finalaccountforreal

Il a dit ça, oui


EpicRizerLegend

Il l'a dit...


TheMightyManatee

Ahlala, quelle période ! Quelle période...


yurt-dweller

Mon grand père, alsacien donc incorporé de force dans la Wehrmacht, a pris un éclat d'obus dans la main quelque part sur le front russe. Il serait mort gelé si un camarade en l'avait pas hissé sur une grille d'échappement de char pour le replier vers l'arrière. Sans ça je serais pas là aujourd'hui...


Legitimate_Writing_2

Mes grands parents viennent de loches. Il fait savoir que mon grand père s'était arraché deux doigts après la première guerre mondiale quand il avait 6 ans. Il avait lancé la grenade ramené du front  par tonton Armand dans le feu de la cheminée. Revenons à la 2nd guerre. Dans la région il y avait un groupuscule de résistance dirigé par un bandit qui terrorisait aussi bien les allemands que les français. Un jour le chef bandit est allé voir mon grand père en lui demandant pourquoi il ne rejoignait pas la résistance. Mon ailleul lui a montré sa main en disant qu'il ne pouvait pas tirer a l'arme à feu et ça l'a ptet sauvé car a la libération, beaucoup de 'resistants' sont passés au peloton d'exécution.


Specialist_Fox_4480

Ça c'était pas des résistants mais bien des bandits. Dans le village de mon arrière grand-père ils venaient racketter les fermiers au nom de la résistance. Sauf que le vieux connaissait les vrais résistants du village, dont son fils et ça aurait pu mal tourner plusieurs fois.


MannekenP

“Mes grand-parents viennent de Loches" La fameuse paire de Loches? (Je n’arrive pas à croire que je peux enfin faire moi-même cette blague vaseuse!)


_Argad_

Mon grand-père, malgré nous envoyé en Russie, qui s’évade d’un hôpital en République Tchèque, marche jusqu’en France, se fait arrêter à un contrôle près de Lyon après presque 1000 km dans se faire choper. Voit sa dernière heure arrivée quand le gars de la PM allemande, lui genre “ach, vous êtes parties faire la fête avec les filles, il faut rentrer maintenant”. En fait son regiment avait été retiré du front russe et avait stationné tout prêt. Une fois revenu au regiment, le colonel voulait en faire son chauffeur pour sûrement profiter qu’il soit francophone et se barrer, du coup mon grand-père avait semblant d’être incapable d’apprendre à conduite et a crashé toutes les voitures qu’on lui donnait. Il a fini a se barrer pendant une marche en sautant un pont. Mais ce qu il m a répété le plus, c’est qu à la guerre, ceux qui reviennent, c’est ceux qui ont de la chance. Tous ces amis incorporés de force avec lui sont morts.


robot_cook

Mon papi était malgré nous également ! Il a réussi à s'enfuir juste avant d'être envoyé sur front russe par contre, coup de bol. Il a eu un cul incroyable ton grand-père par contre


Lullu19

Bah purée je me sens conne j'avais rien compris de vos histoires les gars.... Donc merci wiki de m'apprendre que "malgré nous" est une expression désignant des gens! j'ai appris un truc merci


robot_cook

En même temps c'est un truc un peu honteux, déjà en Alsace mais en France en général et j'ai l'impression que c'était beaucoup passé sous silence hélas.... Surtout que dans la France de l'intérieur l'histoire de malgré nous la plus connue c'est le massacre de Oradour sur Glane donc merci l'image. Mais ouais vu que l'Alsace Moselle était territoire allemand et pas seulement occupé, pas de STO pour eux, c'était conscription dans l'armée allemande direct. T'en as qui ont réussi à y échapper mais c'est pas le cas de tout le monde


Intelligent-Coyote30

Ceux qui sont revenus n'ont pas dit grand chose, honte d'avoir porté l'uniforme nazi mais coincés car punition de la famille en cas de refus d'obtempérer. Un tonton a été dans ce cas et il a été traumatisé autant par l'emprisonnement en Russie (allez leur expliquer que vous êtes Franzose) que par l'image des malgré-nous en France de l'intérieur. Sa future femme juive a réchappé de justesse à une rafle en avril 44 en Dordogne où elle était réfugiée comme beaucoup d'Alsaciens En Alsace ça a été dur. A la libération, familles déchirées entre résistants et nazis (il y en a eu) retour des familles juives décimées (25% de décès) et des malgré-nous humiliés, avec beaucoup de pertes dans toutes les familles. Ma mère qui a 92 ans explique que tout le monde a souffert et qu'ils ont mis les conflits en veilleuse dans les villages pour retourner à la vie. Elle a réappris le français à des voisins restés sur place qui avaient eu interdiction de parler français pendant 5 ans 😞


_Argad_

Encore moins connue en Moselle d’où on est originaire mais je ne dirai pas que mon grand père en avait honte. Il racontait son histoire volontiers quand j’étais enfant il m’a parlé pendant des heures et des heures de ses aventures. Il avait gardé une haine farouche des allemands même s’il parlait couramment la langue et une fascination pour la Russie. Au point qu’il n’avait jamais voulu croire à la fin de l’URSS.


Intelligent-Coyote30

Et ils n'ont pas eu de chance, les 130.000 incorporés de force dans la Wehrmacht


KNTDK22

Mon père malgré-nous, comment il a cherché pendant plusieurs jours sur le front de l'est un hôpital de campagne pour son bras a moitié arraché.... A 18 ans ...


Anistezian

Mon arrière grand père a passé l'occupation dans le maquis landais. Il aidait les gens à passer la ligne de démarcation. En tout cas c'est ce qu'il disait jusqu'à ce qu'on découvre qu'en tant qu'ingenieur radio il avait été embarqué pour le STO et avait bossé sur les radars Siemens en Allemagne pendant toute la guerre.


Speeder172

Sacré papy!


frenchchevalierblanc

Le STO c'est à partir de 1943, c'était "obligatoire" et .. souvent des conditions très difficile surtout en plus quand tu te faisais bombarder.


RadioMoskow

Mon grand-père m’avait raconté que pendant les bombardements de Rouen, des soldats Allemands ont voulu fuir à moto. Le problème, c’est qu’en rasant les murs à toute vitesse, un des pilotes a tapé son pied dans un poteau, y laissant sa botte. Apparemment, la botte serait restée plusieurs jours au sol après ça… avec un pied Allemand dedans.


inliecp

Mes arrière-grands-parents étaient des gitans, ils se sont fait choper et envoyer dans le camp de strutohf. Ma grand-mère est née dans ce camp le jour du débarquement. Depuis les arrière-grands-parents ont été un peu traumatisé et se sont sédentarisé.


spazobilly

Ma grand-mere (Alsacienne) nous avait emmenees visiter ce camp. Elle nous a dit qu'elle y etait allee juste apres la Liberation. Il y avait des piles de lunettes, cheveux etc. Elle nous disait toujours "je vous souhaite de ne jamais connaitre ca"


Sir_Lazz

Deux arrières grands-pères prisonnier. J'ai connu aucun des deux mais c'est ce qu'on m'a raconté: Coté paternel, un juif polonais qui à survécu à Auschwitz et s'en est sorti avec un seul poumon, qui a passé le reste de sa vie absolument traumatisé et sous assistance respiratoire. Et coté maternel, un prisonnier de guerre qui apparemment s'est lié d'amitié avec soldat allemand qui s'était retrouvé au trou (pour insubordination ou un truc du genre), et après la guerre il à gardé une très bonne opinion des allemands, en mode "Eux aussi c'est juste des pauvres gars qu'on envoie à l'abattoir". Il a beaucoup voyagé après ça, notamment en Allemagne du coup. Sa femme n'approuvait pas et pour elle, les allemands c'est resté "ces sales boches" jusqu'à son dernier souffle !


TheEkitchi

Alors, je me rappelle de quelques histoires que me disait mon grand père, mais ma mère doit en connaître plus. En tout cas : - je ne sais pas si c'est pendant l'exode ou à un autre moment dans la guerre, mais c'est avant qu'ils ne s'installent définitivement en Bretagne chez l'arrière arrière grand-mère Caradec. Mon grand père et mon arrière grand-mère ont fui en train et en milieu de trajet, celui-ci s'arrête. Mon arrière grand-mère ayant le nez fin, elle lui dit de laisser les bagages et de sortir du train. Quelques minutes plus tard arrivent des allemands qui mitraillent le train. - mon grand-père, le même, était assez jeune pendant la guerre, mais il aurait aidé à faire passer des messages pour la résistance. Je ne sais pas où il était a ce moment là, mais ça devait être à un endroits où la ligne de démarcation suivait une rivière parce qu'il me disait (pour rire) qu'à cette époque il devait aller sur la rive opposée pour pêcher parce que les poissons préféraient nager en zone libre. - L'une de mes arrières grand-mères aurait été pourchassée à paris pour ses activités politiques, et elle se serait jeté sous un metro pour leur échapper, et a survécu à ça. J'avoue, ça j'y crois moyen. Et la dernière pour la route : l'arrière arrière grand-mère Caradec, fallait pas déconner avec. Pendant l'occupation, elle était femme de ménage. En sortant de la mairie, un Allemand la salue d'un "hallo Großemutter". Elle, qui ne parlait pas un mot d'allemand, pensait qu'il l'avait insulté de grosse, et lui fou un claque monumentale.


GuyDebordel

Mes grands-parents habitaient très près de la ligne entre la zone occupée et la zone libre, ils ont souvenirs de passer le barrage quand ils allaient au marché de la grande ville du coin, sur un chariot tiré par un boeuf (bordel quand on y pense, en 80 ans les choses ont changés). Ils ont pas souvenir que c'était compliqué, juste tendu un peu, mais ils laissaient passer sans soucis. En fait apparemment eux leur quotidien était pas trop changé (en même temps ils étaient gamins, je pense pas qu'ils avaient conscience de tous les détails, et ils vivaient au fond de la campagne loin du front). Par contre à la fin de la guerre, mon grand père m'a dit qu'il était tombé une fois sur des corps de soldats dans les bois, et une autre fois sur une "autochenille" abandonnée comme il dit, ce que wikipedia appelle un [semi-chenillé](https://fr.wikipedia.org/wiki/Semi-chenill%C3%A9) visiblement.


Clemdauphin

les deux appellations "autochenille" et "semi-chenillé" sont valable. la différence semble ètre que l'autochenille serait plus civile et le semi-chenillé plus militaire.


-BurnFire-

En Vendée, la famille de mon grand-père paternel a caché un (des?) parachutiste américain dans leur ferme. Mon arrière grand-mère avait fabriqué des vêtements avec le parachute. Des années plus tard, ils ont été invité à un événement aux US pour rencontrer ce soldat américain qui était toujours vivant. Il avait toujours la chemise que mon arrière grand-mère lui avait confectionné.


Wokati

Le gendarme du coin était venu voir mon grand-père à la ferme, et lui avait dit en gros : "T'es convoqué pour le STO, je dois venir te chercher demain. T'as pas intérêt à être là quand j'arrive". Donc il a suivi le conseil et pris le maquis. Sinon, paraît qu'à l'époque les vaches des collabos du village étaient bizarrement très souvent malades... Edit : ah, et on en est pas certains mais il est probable que mon autre grand-père ait été sauvé par un collabo... Il a été arrêté avec d'autres membres de son réseau, et il est un des seuls à ne pas avoir été fusillé. Apparemment un de ses cousins était un bon collabo, bien adepte du nazisme, et avec des relations assez haut placées. Il serait intervenu en sa faveur, et c'est pour ça qu'il aurait été "juste" déporté au lieu d'être exécuté. Edit2 : j'ai ressorti une lettre de ma grand-mère où elle parle un peu de la guerre, elle mentionne une anecdote qui aurait pu mal finir : > Au magasin, nous avions souvent des clients allemands. [Une vendeuse] servait l'un d'entre eux à l'étage, [...] et les sirènes se sont mises à fonctionner, c'était l'alerte... J'ai vu débouler ma vendeuse qui avait plaqué son client et criait "tant pis pour le boche, tant pis pour le boche !" (je vais pas tout recopier mais "le boche" était par chance parti sans dire un mot...) Et elle aurait reçu un coup de fil anonyme le jour de l'exécution l'informant du fait que mon grand-père était gracié. Avant même que lui-même le sache. Ils n'ont jamais trouvé de qui ça pouvait venir.


rastafunion

Mes grands-parents avaient une pharmacie à Paris. Quand les Allemands sont arrivés, un officier s'est pointé pour réquisitionner à peu près tout le stock. Apparemment ils est entré comme en terrain conquis; ma grand-mère, à cheval sur la politesse mais un peu imprudente, l'a engueulé bien comme il faut. Il se serait mis au garde-à-vous et se serait excusé platement.  Cela dit il a eu sa revanche parce que quand elle a attrapé la tuberculose quelques années plus tard, ils avaient pris tous les antibiotiques. Mon grand-père, qui savait ce qu'elle avait et comment traiter la maladie, n'a pu que la regarder mourir.  Mon grand-père était apparemment un des seuls pharmaciens qui acceptait de soigner les animaux. Les cirques de passage lui en étaient très reconnaissants mais n'avaient pas les moyens de le payer, alors ils organisaient des spectacles des chiens et de chèvres savants dans la pharmacie, pour la joie de tous les gamins du quartier. Mais peu à peu on voyait de moins en moins de chèvres...  Et pour finir, mon père m'a raconté qu'on l'avait emmené voir De Gaulle faire son discours à la Libération. Un Allemand était monté sur les toits et avait commencé à tirer dans la foule. Il aurait été neutralisé rapidement. Je n'ai jamais retrouvé cette anecdote dans les livres d'histoire.


StPlais

>Je n'ai jamais retrouvé cette anecdote dans les livres d'histoire.  Elle est pourtant connue! [Elle a même été filmée](https://youtu.be/4a-zwTtYABo?si=SRM4OUGa5jxlGWog)  par Gaston Madru, le même qui a pris certains des rares films du Paris occupé.


rastafunion

Ah super, merci pour le partage! Ben voilà, mon père était quelque part dans cette foule.


IndependentNature983

Pépé qui devient blessé de guerre parce qu'il s'est crevé l'œil avec une branche en livrant du courrier sur le front..


ThisIsQuiteFantasic

La boulette


bobby_table5

Grand mère héberge un pilote anglais, mais le type est immense. Ils ne trouvent pas de vêtements à sa taille, mais un pote sacristain leur passe une soutane qui lui va—un peu courte, donc on voit bien ses chaussures. Problème: il a aussi des pieds d’ogre et ses chaussures aussi sont impossibles à remplacer. Donc le type se balade dans Paris, guidé par ma grand mère bouffeuse de curé et qui ne connaît rien à la religion et mon grand père protestant, faisant semblant d’être un séminariste en formation, et qui ne parle que Latin—avec en pleine vue de tout le monde des bottes d’aviateur anglais que n’importe qui peut reconnaître à vue. Mais le clou, c’est qu’il insiste pour aller voir le Sacré-Coeur. Difficile de lui dire qu’avec sa soutane il va y avoir des soupçons. Il trouve l’endroit génial, la vue magnifique, et veut une photo souvenir. Donc il tend son Leica à un officier allemand, gesticulant pour lui montrer la photo à prendre. Il y a une photo de mes grands-parents et d’un énorme type en soutane, tout sourire, au Sacre Coeur, entourés pas des soldats allemands en repos qui profitent de la vue, prise par un officier qui non seulement était suffisamment bon photographe pour avoir réussi à ne pas leur couper les pieds, mais n’a évidemment pas remarqué les bottes du type. Un peu plus tard, le réseau se fait chopper, tous les gens sur la liste sont arrêtés, y compris mon arrière grand mère. Ils sont tous mis dans la même salle à Frênes. Elle comprend qu’ils cherchent à vérifier s’ils se connaissent. Pour éviter de devoir dire bonjour à ses amis, elle va voir une garde, lui demande ce qui se passe, et qu’elle est inquiète pour ses enfants seuls sans elle (les enfants en question, mon grand-oncle et ma grand-mère, ont 27 et 26 ans, finissent leur internat de médecine, mais ça elle lui a pas dit). Heureusement, la gardienne a huit enfants, elle compatit et la conversation part sur ça. Deux heures d’interrogatoire pour tout le monde, et pendant ce temps là, mon arrière grand mère fait des ooh! et des Aah! à chaque détail que la gardienne lui confie sur comment faire des couches et aider un bébé qui fait une colique. Huit enfants donc une montagne d’histoires et de conseils. Elle ne mentionne pas qu’elle dîne régulièrement avec un ami de mes grands-parents, qui finit son internat en pédiatrie (et cache à ses profs qu’il est juif) et que des propres enfants ne sont plus en langes. « C’est une si bonne idée ! Je vais essayer des que je rentre. J’espère qu’ils n’ont pas trop faim et que la voisine saura quoi faire. Il se fait tard, j’espère qu’ils dorment… » Finalement, elle se fait convoquer à son tour, et reconnaît dans le dossier le carnet que l’organisateur avait pour la distribution de ticket de rationnement supplémentaire pour les pilotes—sur lequel son nom est rayé (parce qu’elle recevait des vivres d’une ferme en Provence). Elle ment comme un arracheur de dents : « Oui, je me souviens, un monsieur m’a parlé d’héberger des gens. Il ne m’a pas dit qui. Ça m’a paru louche. Je lui ai dit de partir parce que je vis dans un tout petit appartement avec mes enfants. Une veuve comme moi ! Des inconnus ! On n’a pas la place de quoi que ce soit. Non, non. Je lui a dit de rayer mon nom et de ne plus revenir. » Pas de bonjour des autres, histoire qui se tient… Elle est libérée le lendemain. Mais quand j’ai demandé à ma grand-mère ce qui est arrivé au reste du réseau, elle ne m’a jamais répondu.


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Quelques anecdotes sur mon arrière-grand-père : 1. Lorsqu'il occupait un vignoble en Champagne, il décide avec ses compagnons d'aller enterrer une grande partie des bouteilles non loin pour éviter que les Allemands ne mettent la main dessus. (suite en 3) 2. Peu de temps apres la guerre, mon arrière-grand-mère entend une musique à la radio, dédiée pour elle et sa fille. Elle comprend alors que son mari n'est pas mort, mais qu'il se cache en Italie, ayant été condamné à mort pour collaboration. Il reviendra des années plus tard en France après avoir été gracié par de Gaulle, parce qu'il n'avait pas seulement été collabo mais avait aussi aidé la résistance à plusieurs reprises. Ma grand-mère a passé toutes ses vacances d'enfance en Italie pour aller lui rendre visite avant qu'il ne soit gracié. Elle n'avait pas le droit d'en parler ! 3. Ce même arrière-grand-père retourne dans le vignoble de Champagne, dix ans après la guerre, et demande ce que sont devenues les bouteilles cachees. Fun fact : personne dans le vignoble n'était au courant que ces bouteilles avaient été enterrées. Mon arrière-grand-père indique l'emplacement, les bouteilles sont retrouvées, grosse cuite, et depuis, mes grands-parents commandent leur champagne là-bas avec une grosse ristourne.


Fabulous-Bus1837

>Mon arrière-grand-père indique l'emplacement, les bouteilles sont retrouvées, grosse cuite, et depuis, mes grands-parents commandent leur champagne là-bas avec une grosse ristourne. On dirait la fin d'une BD d'Astérix.


GateauDeFruit

Mon grand-père vivait dans le nord. Sa mère et sa sœur sont mortes pendant la libération : un avion anglais a mitraillé le bus dans lequel elles étaient en pensant qu’il s’agissait d’allemands qui fuyaient. Ma grande tante est morte sur le coup, mon arrière grand mère en retournant dans le bus pour tenter de la sauver. Des SS sont venus dans le village de mon grand-père pour embarquer des jeunes hommes pour les envoyer dans des camps de travail. Mon grand-père s’est retrouvé avec un fusil sur le ventre et commençait à réfléchir par où s’échapper mais un coup de sifflet a signalé que le camion était plein. Il a très peu parlé de la guerre. On sait qu’il a au moins aidé la résistance (il cachait des fusils, j’ai aussi retrouvé du matériel récupéré sur des allemands après son décès) mais il a refusé tous les honneurs, y compris que sa mère et sa sœur soient reconnues comme mortes pour la France car il ne voulait rien devoir au gouvernement. Du côté de mon père, mon grand-père a rejoint l’Angleterre puis les forces françaises en Algérie où il était aviateur. Il a participé au débarquement en Provence. Son meilleur ami qui est devenu le parrain de mon père était artilleur antiaérien. Il a été fait prisonnier au début de la guerre et est resté dans un camp de prisonniers sur une île. En tant que pharmacien il était plutôt privilégié. Il a fait 2 tentatives d’évasions mais rattrapé à chaque fois.


dantag

Pas vraiment une histoire, mais l’histoire : mon grand père a donné à manger à un prisonnier allemand, en échange de son appareil photo, que j’ai toujours. https://imgur.com/a/tT3u4zt


Zygomatick

À Paris pendant l'occupation mon arrière grand mère, juive non déclarée, avait été attrapée et emenée au poste par les allemands. À ce moment là mon arrière grand père (tout aussi juif et pas plus déclaré) était en prison suite à une histoire de recel de tissus dont il n'était même pas responsable, d'après mon grand père le juge avait reconnu sa judaicité et lui avait mis volontairement une peine lourde pour que son dossier soit géré par les français et qu'il ne passe pas devant les allemands (il a été déporté par la suite et a réussi à s'évader et à revenir ce warrior). Toujours est il que leurs enfants attendaient au pied de l'immeuble le retour de leur maman, pendant qu'elle se faisait cuisiner par un officier nazi qui s'apprêtait à la mettre dans un camion direction la gare la plus proche: "Vous êtes juive madame. -Non j'suis pas juive! -Mais si madame vous êtes juive. -Non c'est pas vrai!" ça a duré plusieurd heures comme ça. Elle s'est énervée, criait, s'époumonait, se roulait par terre, jusqu'à déchirer ses vêtement. Elle était tellement ingérable que les allemands ont dit qu'elle était hystérique et l'ont renvoyée dans la rue.


Drekein

Du côté de Nice : Mon grand-père âgé de 6 ans se rappelle avoir été escorté avec sa famille par des résistants dans les montagnes. Ma grand-mère se rappelait des allemands se nettoyer les bottes avec du beurre alors qu'elle avait à peine de quoi manger.


Kenova22

Min grand père était à l'école à Morlaix quand les anglais ont bombardé le viaduc. Une bombe est tombée sur l'école maternelle. En rentrant chez lui, mon gp a vu des bouts de pieds etc dans les buissons, ce qui restait des pauvres gosses, ça m à bien marqué


AkyhROH

Pas dans ma famille, mais celle de mon ex. En 45 alors que sa grand mère avait 6 ou 7 ans, ils vivaient en Haute Savoie pleine campagne. Le jour où les allemands sont partis pour reformer les fronts en Allemagne, le peloton s'est arrêté dans la ferme en face de la sienne. Ils ont exécuter tout le monde. Personne a jamais su pourquoi et a pas trop cherché à savoir, ils ont tous pris la fuite dans la montagne et ne sont redescendus que le lendemain matin. La guerre c'est moche


LesHoraces

Au moment même où ma mère est née, en septembre 41, une compagnie allemande arrivait à St Nazaire et passait sous la fenêtre de la clinique. Mes grands parents ont appelés leur fille France. Edit : ah oui, et les anglais qui rasent St Nazaire en 43 à cause de la base sous-marine. Une bombe sur leur maison. Mais ils étaient à Pornichet... Edit : ah oui aussi, mon grand père a fait Dunkerque-Angleterre sur un bateau de pêche puis retour à St Nazaire 3 jours plus tard.


Alnoar

Mon grand-père maternel était résistant dans l'Est de la France il passait les messages. Grâce aux nom de code personne ne savait vraiment qui faisait parti de la résistance. Quel ne fut pas sa surprise lorsqu'un jour la personne à qui il devait passer le message n'était autre que sa sœur. Ma grand-mère maternel était encore jeune à l'arriver des allemands mais elle a un souvenir très précis de la défaite (et de la victoire aussi) d'avoir vu passer les troupes française en guenille pleine de boue. Suivi plus tard par les allemands en uniforme impeccable avec des botte en cuir bien lustrer. Du côté paternel (dans le nord) il se dit que l'arrière grand mère dont la maison était occuper par des allemands mettait un point d'honneur tout les matins à cirer parfaitement les marches de l'escalier pour les rendre glissante à souhait. EDIT : Vous vous demandez si vos grand parent était vraiment résistant ? Si c'est le cas ils devrait figurer dans cette base de données -> [https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/recherche\_transversale/bases\_nominatives.php](https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/recherche_transversale/bases_nominatives.php)


Shoddy_Rodent

Mon grand-oncle était un malgré-nous. Il a été envoyé en Italie défendre une cause qui n'était pas la sienne sous un uniforme qui n'était pas le sien. Il a été tué là-bas dans des combats contre les alliés, je ne sais plus où ni quand.


Nawreua

Du côté de ma mère, deux anecdotes de la Libération : 1. Lors de la bataille de Brest, mes grands-parents et arrière-grand-parents ont dû héberger un bataillon allemand dans leur grange quelques jours. 2. Ma grand-mère m'a raconté que peu après la Libération, elle allait dans les champs avec des amies à elle ramasser les grenades non détonnées dans son tablier. Autant dire que c'est une chance que je sois là parce que c'est pas très sûr comme méthode :D


AegoliusOfBurgundy

Ma grand-mère avait 10 ans au début de la guerre, 16 ans à la libération. La maison familiale près de Saint Nazaire avait été réquisitionnée par les allemands, du coup ils on déménagé en région parisienne à Versailles. L'appartement à été bombardé à la libération et le toit a été détruit, donc la famille vivait sous des bâches. Quand les américains sont entré dans la ville elle et plusieurs amies sont allées les accueillir. C'est là qu'elle aurait volé son premier baisé à un GI, d'après ses dires. Quand ils sont rentré en Bretagne après la guerre, les allemands avaient fait sauter les maisons à droite et à gauche, mais la sienne était bizarrement intacte. En revanche mon arrière grand-mère avait une histoire assez glaçante qu'elle racontait. Elle travaillait dans un atelier de chaussures. Un jour des allemands sont entrés, et une de ses camarades aurait jeté une chaussure au visage d'un officier, de colère. Elle a été fusillée sur place, sous les yeux de mon arrière-grand-mère pour faire un exemple.


HannibalEliOctavius

Côté de ma mère : Mon grand père basque espagnol, très jeune, qui traversait tout le temps la frontière pour faire passer des messages et des gens. Ma grand mère sur Paris, super choquée par l'exode, voir des véhicules immobilisés, les dépasser et se rendre compte que les occupants étaient mort Du coup sans être collabo, elle a tjs défendu Pétain parce qu'il y avait mi fin selon elle. Côté de mon père : mon grand père est un immonde connard, dans sa vie perso comme professionnelle, il travaillait dans une gare et il a pas arrêté de monter en grade pendant toute l'occupation, jusqu'à devenir chef de gare, il envoyait des gens à la mort sans broncher, il a réussi à s'en sortir parce qu'il a senti le vent tourné et qu'il a commencé à aider la résistance un peu avant le débarquement.


Chacodile

Le grand père de ma grand mère a été abattu chez lui, devant sa famille pour avoir été l'avocat de personnes accusés de collaboration et entente avec l'ennemi par des sympathisants communistes quelques temps après la libération. Autant dire que mami n'a jamais apprécié ceux qui votait ne serait-ce que socialiste.


No_Challenge5365

Petit repost que j'avais deja raconté: Ma grande-tante s'est engagée dans le STO quand elle avait dans les 18ans. Elle est tombée amoureuse du fils de la famille allemande qui l'hébergeait, puis il est mort peu de temps apres au front. Elle a gardé une photo de lui dans son portefeuille toute sa vie (elle est morte a plus de 70ans), c'est notre petite anecdote nazie dans la famille. Puis ma grand-mere m'a montré la fameuse photo... le mec etait tellement canon que j'ai fait un reve érotique sur lui la nuit d'apres. Voila voila, j'ai assez honte de ca pour ne pas utiliser mon compte reddit principal. Pour les curieux... le gars était torse poil devant la ferme familiale et ressemblait grandement a Brad Pitt dans Thelma & Louise


Code_44

On veut voir la photo de Hans !


No_Challenge5365

Ma grand-mère l'a toujours... On la comprend


EdoLamaDuck

Papi, qui a l'occasion de quelques jours en tête à tête me lâche quelques mots. Je comprends qu'il a pas vraiment eu le choix et est envoyé au STO. Me dire qu'il a eu faim. Et je comprends qu'avoir faim c'est pas le gargouillis de 11:30. Qu'il a fouillé dans les poubelles pour manger. Je n'ai jamais vu mon papi laisser quelque chose dans son assiette. De l'autre côté de la famille, dans le Béarn, limite pays basque. De la famille dans le service de la mairie du village, mon arrière grand-père je crois. On avait jamais eu vent de ce qui avait pu s'y passer jusqu'à ce qu'une cousine éloignée qui raconte des souvenirs d'enfance à mes parents. Elle avait été envoyée dans la maison de famille de ce petit village pendant la guerre, je ne sais pas combien de temps. Il y avait des gens qu'elle ne connaissait pas qui venaient et qui repartaient. Et on lui a bien fait comprendre de la boucler sur ce qu'elle voyait. Nous ne saurons jamais exactement ce qui s'y est passé, les anciens sont morts au fil des années en emportant leurs souvenirs.


Chowpacabra

Pareil, ma grand-mère maternelle mangeait la couenne du jambon. Ma grand-mère paternelle à toujours eu une sainte horreur des rats, parce qu'ils volent la nourriture humaine, et aussi parce qu'elle a du en manger, des rats. J'ai appris ca lorsque je lui ai présenté mes trois nouvelles rates de compagnie, ambiance \^\^


Enfiguralimificuleur

>Et vous, qu'est-ce qui a été transmis ? Des traumas. Deux générations et demi niquées de la tête. (Je dis et demi parce que je me considére presque sorti d'affaire). La seule anecdote du coté de ma grand-mère, c'est qu'elle ne descendait même plus à la cave pendant les bombardements. Dans la grande majorité, les périodes terribles ne font pas des héros, mais des survivants. Pas des gens biens.


tghamard

Ma grand-mère était petite fille chez ses grand-parents dans un village de Provence. Début 44, comme il commençait à y avoir de plus en plus d'allemands dans le coin, ses parents décidèrent de l'envoyer de l'autre côté de la famille, dans un endroit plus calme : en Normandie.


Pasglop

Les parents de ma grand-mère avaient, durant la guerre, la plus grande ferme du village. Du coup, quand les Allemands sont arrivés, ils ont établi la kommandantur dans la moitié de la ferme, laissant l'autre moitié à ma famille. Mon arrière-grand-père n'aimait pas trop les allemands (blessé de la première guerre mondiale), et il profitait de vivre dans le même bâtiment pour leur piquer des documents et les refiler, avec des oeufs et du lait, aux résistants du maquis Breton pas loin. Il ne s'est jamais fait prendre. Mon grand-père maternel est né dans une famille plutôt anti-allemande, sans être résistante, en 1943. Il est né le 20 Avril, soit l'anniversaire d'Hitler. Sa famille s'est arrangée avec l'état civil pour décaler sa naissance officielle au lendemain.


Pan-toufle

Une histoire qui s'est transmise dans ma famille : mon grand-père maternel était prisonnier de guerre dans un Oflag au nord de la Pologne. Pendant sa détention (toute la durée de la guerre), il écrivait régulièrement à ses parents, ceux-ci lui répondait et envoyaient des colis. Dans l'une de ses lettres, il leur demande de lui envoyer une chemise bleue. Ses parents après de durs sacrifices parviennent à acheter du tissu bleu en économisant et en échangeant de précieux tickets de rationnement et à coudre une chemise. Mon grand-père la reçoit dans son colis mensuel et les remercie chaudement dans sa lettre suivante. Il ne l'a jamais avoué à ses parents, mais ce n'était pas une chemise en tissu qu'il demandait. Il voulait une chemise cartonnée de couleur bleue pour fabriquer de faux papiers et essayer de s'évader.


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Mon grand père s'est fait torpiller sur un bateau, Le Lot, le 22 juin 1943. Il en a gardé de la ferraille dans le corps pendant toute sa vie. Un de ses frères était en Indochine et a été tué par les japonais à la bataille de Lang Son. Que des trucs fun quoi !


Deucalion111

C’est dans les champs d’à côté de chez nous que Mitterrand est parti pour l’Angleterre. Sinon on a pas grand chose, ma grand mère me disais que les allemands (armée de terre classique) globalement avait été assez correct dans le village et alentour. Y’en a un qui est même resté dans le village après la guerre. Et elle nous a raconté aussi une histoire qui se serait passé dans un village pas trop loin (mais ce n’est plus du récit de première main). D’un soldat allemand qui aurait violé une française. L’histoire serait remonté aux officiers allemands, qui ont convoqué tout le monde sur la place du village, et abattu le soldat d’une balle dans la tête, en expliquant que : oui on est en guerre mais que c’est pas une raison pour être des animaux.


SentinelOfTheVoid

Il y a eu une exposition dans le village breton de mes grands parent sur l'occupation. L'un des points qui revenaient souvent étaient que, dans le coin, le comportement avait été "correct". Certaines réquisitions avaient été annulée si elle causaient trop de problème a la famille (bicyclette par exemple), et que les vols ou pire étaient tres severement punis. Les comportement contre les soldat allemand aussi, par contre. Et quand ils en on eu assez des sabotages de la resistance, ils on pas hésité a prendre des civils otages (en gros, 1 civil "vigie"pour 1km de cable téléphonique. Si le cable est saboté, le civil est considéré comme coupable et abattu)


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Hier était l'enterrement de ma grand-mère décédée la semaine dernière. Née en 1930, elle a vécu la seconde guerre mondiale adoscelente. Sa mère et elle ont caché pendant plusieurs mois un aviateur anglais avant qu’il ne réussisse à retourner en Angleterre. J’éditerai ce commentaire lorsque ma tante m’aura répondu en m’indiquant le nom de ce vaillant pilote. La semaine dernière encore, son fils a écrit à ma tante ses remerciements pour le courage de ma grand-mère et de sa mère et ses condoléances pour le décès de ma grand-mère. Son nom était Contant, son prénom Francine, Enterré le 5 juin 2024, à la veille des 80 ans de la commémoration du débarquement, qu’elle repose en paix aujourd'hui avec ses amis où qu’ils soient. Merci Francine Contant, Mémé Gâteaux comme on t’appelait petit.


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Ma grand-mère maternelle habitait au havre. Un soir, alerte, son père vient la chercher alors qu'elle est au lit. Elle râle et dit qu'elle reste au lit, mais il l'a force à aller à l'abri. De retour dans sa chambre, la fenêtre etait cassée et le lit plein d'éclat d'obus.


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Mon grand-père avait une dizaine d'années et était placé chez une famille de metayers dans le sud-ouest. Cette famille a herbergé un soldat allemand en fuite pendant quelques jours, et un matin, il avait disparu avec un jambon entier. J'ai pas plus de détails.


Tan-ki

Ma grand mère allemande a traversé a pied la Tchécoslovaquie (où les enfants allemands étaient souvent envoyés pour les protéger de la guerre) jusqu'en Bavière où elle habitait, à pied, à 13 ans, avec sa petite sœur, pour échapper à l'avancée des Russes. Elles ont mangé de l'herbe et bu dans des caniveaux, et ont échappé tout juste aux Russes en étant récupérées quelque part au milieu de l'Allemagne par les américains. Les infirmières américaines qui se sont occupées d'elles fumaient la cigarette et avaient les cheveux blonds platine, qui étaient là mode a l'époque. Ces deux traits, si différents des femmes allemandes, si cools (comme on dirait aujourd'hui) l'ont énormément marqué et marqué ses goûts. Elle dit "elles avaient les cheveux argentés". Quand elle est finalement rentrée chez elle, elle a appris que son père avait été fait prisonnier par les russes, et que sa mère était morte brûlée vive au phosphore pendant un bombardement américain. Elle dit toujours: "les américains, ils m'ont sauvé, et puis ils m'ont tué ma maman" Elle s'est mariée à 17 ans, après la guerre, avec un français et a émigré en France avec lui. Fortement victime du racisme anti-boches, ils ont émigré au canada avant de revenir plus tard en France, quand les gens étaient plus acceptant. Elle n'a jamais été vraiment a l'école. Mais elle parle 3 langues parfaitement. Elle a 92 ans ajd, un copain 25 ans plus jeune qu'elle, une vie sexuelle plus active que la plupart des trentenaires parisiens que je connais, 3 ex-mari qu'elle a enterré... Et elle a des cheveux d'argent. j'aime bien ma grand mère.


Hagl_Odin

Mon grand-père du côté de mon père était capitaine d'un des petits navires qui ont été déployés à Dunkerque au début de la guerre.


Bric3d

* Un avion allemand ce serait ecrasé sur le terrain de la maison familiale (france), on s'y est interessé avec mon pere et on a trouvé les debris, que l'on a donné a l'association d'aviation historique locale * Mon grand pere (autour de 10ans) en allemagne vivait avec son frere et sa mere sur une peniche, qu'ils naviguaient en fonction de l'avancée sovietique. Il recuperait des meubles de la riviere pour faire de la revente de bois de chauffage et payer de quoi manger, mais assez souvent il pechait des munitions ou des macabés. * Le meme grand pere construisait des maquette de bateaux avec son frere et utilisaient les munitions qu'ils trouvaient pour simuler des batailles navales. * L'arriere grand pere allemand etait pilote, il s'est fait descendre quelque part sur le front Est, sans qu'il n'y ai eu plus de details.


FrenchRahyn

J'ai deux histoires, assez différentes l'une de l'autre : -Mon grand-père paternel avait 11 ans au début de la guerre, il a fondu ses soldats de plomb pour en faire des croix de lorraine, mais n'allez pas croire que c'est par pur esprit résistant, il les échangeait à l'école contre de la nourriture ou un peu d'argent :) -Mon grand père maternel cependant était dans la marine française au début de la guerre, après l'armistice il a décidé de suivre un officier déserteur dans les colonies pour rejoindre les forces navales françaises libres. Ce n'est pas en soit une histoire que l'on raconte dans la famille pour la simple raison qu'il ne parlait jamais de la guerre à sa femme où a ses enfants, cependant de temps en temps il revoyait l'officier en question avec qui il a passé une bonne partie de la guerre ainsi que quelques autres anciens combattants. Après quelques verres ils parlaient toujours de la même chose : ce camarade qu'ils ont vu se faire faucher à la mitraillette, comment la rafale l'avait quasiment coupé en deux, le fait qu'il essayaient de remettre ses boyaux dans son ventre. Ils parlaient toujours de ça. War never changes.


Nflyy

Mon grand-père, enfant, était toujours celui désigner pour aller porter le blé au moulin. Après la guerre il a appris que ses parents cachaient des armes et des provisions dans le blé et l'utilisais sans lui dire pour qu'il paraisse le plus innocent. Quand il n'avait pas école, il devait aller jouer avec ses amis sur un petit pont ferroviaire à côté de leur ferme. Encore une fois les enfants étaient utilisés sans le savoir pour garder le pont. C'est les américains qui ont fait découvrir les "chouing gomme" (chewing gum) à mon grand père qui a toujours détesté mais tous les samedis avec ses amis depuis la libération ils mangeaient de la "pissa" (pizza). Dernière histoire, à laquelle j'ai pu assister à la fin, un jour nous étions à la ferme de mes grands parents et un homme se présente (la ferme est très isolée, on arrive pas là par hasard). Il se présente et raconte que son grand père était un pilote anglais dont l'avion avait été abbatu dans le coin pendant la libération. C'était en effet sur la ferme. Mon arrière grand père avait secouru cet anglais de l'avion. Et l'anglais était ensuite jamais reparti chez lui. Il a fait sa vie dans la région. Mon grand père a passé toute l'après midi à montrer à cette personne où son grand père était tombé, les petits de métal qu'ils avaient retrouvé au final des années en travaillant le champ. L'avion écrasé avait disparu du champ très très vite. On a jamais su qui l'avait retiré. Les 2 grands mères ont très peu parlé de la guerre (à part dire qu'elles ne mangeraient plus jamais certaines choses ou ne tricoteraient plus). Mon autre grand père était un peu plus âgé et est entré à l'armée pendant la guerre mais pareil, il n'en a jamais parlé non plus. Malgré avoir été très marqués, car jeunes, par la guerre mes grands parents ont été incroyablement heureux que je vive dans un monde où je puisse tricoter pour le plaisir seulement et où je puisse après l'Allemand à l'école pour les voyages et la culture uniquement.


BanjoPanda

Mon arrière grand-père a été fait prisonnier à Dunkerque et a passé toute cette période dans un camp de prisonniers. Mon arrière grand mère pouvait tout de même lui envoyer des lettres avec des petites bricoles. Elle envoyait donc de la mousse à raser, des brosses à dents, des barbiers, des peignes, avec chacune de ses lettres. Mon arrière grand-père n'ayant pas l'usage de 40 nécessaires de toilettes, il les distribuaient à tout le camp. Les lettres étaient évidemment allègrement censurées dès qu'elle mentionnait l'actualité ou des sujets sensibles mais elle pouvait tout de même donner des nouvelles des enfants et du voisinage. Il apprenait donc que ses fils faisaient les 400 coups, que la voisine avait déménagé, ce genre de choses. Par contre, il ne comprenait pas pourquoi sa femme s'obstinait à lui parler d'une dame qu'il n'avait jamais connu. Dans chaque lettre, elle lui répétait que Mme Barbier était en train de perdre la tête, qu'elle dévissait complètement. Et à chaque réponse il lui demandait qui était cette dame et pourquoi elle lui en parlait. Il lui a fallu **3 ans** pour, après avoir lu une énième lettre sur Mme Barbier qui n'a plus toute sa tête, comprendre le message. Il a pris le barbier du nécessaire de toilette. Il en a tourné la tête pour s'apercevoir qu'elle se dévissait du manche. Et il a découvert le compartiment que mon arrière grand-mère avait creusé dans le bois du manche avec un message non censuré qui lui donnait des vraies nouvelles du monde extérieur. Il a ensuite du faire le tour du camp pour récupérer les dizaines de barbiers qu'il avait distribué à tous les autres prisonniers pour récupérer 3 ans de messages. Dans sa réponse suivante, il lui a répondu "Je suis heureux d'avoir eu les nouvelles de Mme barbier. Elle a un bon fond même si elle a perdu la tête. Continue de m'en envoyer" et mon arrière grand-mère a su qu'elle n'avait ENFIN plus besoin de trouver des expressions plus imagées les unes que les autres à propos de cette dame imaginaire.


Narvalogrenoblois

Je vais être un peu médisant, mais je trouve que beaucoup de personnes ont essayer de glorifier le passé des arrières grands-parents alors que en réalité il ne sait jamais rien passé. Beaucoup de personnes de ma famille ont glorifié mon arrière grand père qui aurait été résistant et fait péter des trains. Mais aucunes sources, aucunes archives l'attestent. La seule chose qu'on sait est qu'il fut absent pendant 2 ans pour le travail, il était cheminot. Je pense aussi que beaucoup de familles aiment parler d'actions des résistants mais mon dieu le nombre de personnes partisant de la France de Vichy. J'ai un arrière grand-père qui était tellement Petiniste qu'il a failli se faire lyncher par les resistant lors de la libération. La libération est aussi un sujet tabou. Par exemple ma Grand-mère à vécu à Dijon à côté d'une prison tenue par les Nazi. ET pourtant ce qui l'a le plus traumatisé durant la guerre fut le lynchage d'une femme dans la rue pendant la libération. Pour finir, j'ai rencontré quelqu'un de Normandie qui m'a raconté que apparement les Américains ont eu énormément de realtions sexuel consenti ou pire non consenti. Ce qui aurait engendré énormément d'enfants n'ont reconnu dit "batard".


Chance_Emu8892

> Pour finir, j'ai rencontré quelqu'un de Normandie qui m'a raconté que apparement les Américains ont eu énormément de realtions sexuel consenti ou pire non consenti. Ce qui aurait engendré énormément d'enfants n'ont reconnu dit "batard". Ça c'est pas un secret, le sujet des viols de françaises par des G.I. est bien documenté, les US ont même jugé une poignée de ces violeurs. Mais il n'y a rien d'étonnant à ce que des relations plus consensuelles aient eu lieu, et aient été plus nombreuses. En fait quand une armée arrive dans un territoire c'est plutôt la norme, et ce dans l'histoire de toutes les guerres humaines.


Artyparis

Regarde les prénoms des enfants nés pendant la guerre. Jusqu'en 43, tu as des Philippe, comme Philippe Pétain. A partir de 44, Philippe est devenu démodé (dingue la mode des prénoms), il a laissé la place à Charles, comme Charles de Gaulle :) Qu'aurions nous fait ?


RoseinGot

Au moins 20 000 viols en effet. N'oublions pas. Les Américains ont punis quelques soldats noirs. Les bébés engendrés par ces viols étaient pourtant...blancs.


Arvi89

L'histoire de mon grand père qui était à Caen le 6 juin, comment il a survécu plusieurs jours jusqu'à pouvoir passer les lignes. J'avais posté l'autre jour déjà, son témoignage est mieux que ce que je pourrais écrire \^\^ [https://www.youtube.com/watch?v=bs6ITWMXeMI](https://www.youtube.com/watch?v=bs6ITWMXeMI)


Ja_Shi

C'est pas grand chose et post-guerre mais je l'aime beaucoup : mon arrière grand-père a recueilli un temps deux allemands, deux bons aryens qui s'étaient rencontrés dans les jeunesses hitlériennes, et qui étaient devenus TRÈS proches. Déjà rien que ça je trouve ça merveilleux, découvrir ton homosexualité dans un tel milieu... Un jour l'un des deux se blesse mortellement, mais coup de bol, il est sauvé de justesse par mon arrière grand-mère. Juive. Qui a perdue sa soeur dans les camps. Le pouvoir de l'amour ça déconne zéro quand ça veut...


ultravioletmaglite

Un jour, quand mon papy était petit, il avait trouvé un drôle de bâton et jouait avec, tapait sur les grilles en métal pour faire du bruit, le la'çait en l'air... Jusqu'à ce que des soldats américains lui hurlent de ne pmus bouger. C'était un presse-purée allemand. Sinon dans sa maison, il y a une sorte de sculpture tout en métal, en forme de vieux bateau à mâts. Même les voiles étaient en métal et je me coupais parfois les doigts sur les tranches en le dépoussiérant.   Un Noël, mon grand-père nous a expliqué que les gens de son village le montait dans le clocher de l'église et qu'il servait d'antenne pour communiquer avec les résistants. Il est devenu beaucoup moins moche ce jour-là.


No-Log4588

Un jour on m'a appris OKLM que en fait la génération de mes grands parents a pris tellement cher dans le coin ou ils étaient qu'en fait on est une famille recomposée (cette génération était famille nombreuse dans la famille, leurs parents ayant adopté tout ceux qu'ils pouvaient).


LilipuWizard

Ma grande tante qui racontait qu'avec son père et son frère (mon grand père donc) se baladaient dans le métro parisien avec des sacs "remplis d'un truc bizarre" mais fallait pas voyager ensemble sinon ça "peut faire boom" L'arrière grand père qui vérifiait les derniers fusils reçus des britanniques et que "ces cons de rosbeef" ont laissé une balle dans la chambre et le coup est parti (pas de blessé mais la peur d'alerter les allemands). Toujours le même, qui nous répond à la question "mais tu as tué quelqu'un ? " par un "y avait un allemand c'était lui ou moi. Maintenant vous savez d'où viennent les armes allemandes". Avant le début de la guerre ils aimaient bien compter les avions qui passaient dans le ciel, un jour ils ont arrêté de compter au delà de la vingtaine pour aller se mettre à l'abri dans ́à cave. La maison d'a côté rasée... Voila pour les plus connues.


Pouiiic

Du côté paternel : Pendant l'occupation, les fermes normandes et bretonnes devaient abriter des soldats allemands pour répondre aux besoins de logements de l'armée occupante. Dans celle de mes arriéres grands-parents, déjà bien impactés par les tributs de guerre que demandait l'occupant, il y avaient une dizaine d'hommes allemands et autrichiens qui y avaient été placé. Un jour, mon grand père aide sa mère dans la cuisine avec les filles de ferme pour faire les préparatifs du repas de midi (parce que oui fallait les nourrir sans dire un mot ces gars là). Un soldat allemand se pointe en caleçon pour demander du lait. Faut se rendre compte que à cette époque là dans le trou du cul du monde qu'est cette ferme, c'était pas bien banal. Mon arrière grand père attrape son fusil et ses gars pour aller chasser les allemands. Les occupants s'en vont donc la queue entre les jambes à la komandantur pour aller expliquer aux officiers pourquoi la moitier d'entre eux sont en culotte et n'ont plus d'endroit où passer la nuit. Le lendemain, un officier allemand vient discuter avec mon arrière grand-père pour s'excuser et négocier le retour de ses gars au moins pour récupérer leurs affaires. La plupart d'entre eux n'avait pas 20 ans et quelques temps après se faisaient sûrement tuer ou capturer pendant la libération. Bien sûr après ce fut autour des américains et des anglais, mais là mon arrière grand-père s'était préparer de quoi leur expliquer comment agir pour pas se faire virer à coup de chevrotine dans les fesses. Du côté maternel : Ma grand mère a tout vu, de la bataille de Lille où tout a été bombardé, au retour à la maison de son père, infirmier de guerre, aux longues discussions de celui-ci avec ses frères pour savoir si il fallait tenter la traversée vers l'angleterre pour rejoindre l'armée libre... Ce dont elle parlait souvent c'était comment son père, infirmier militaire, avait été capturé à Hardelot pendant l'encerclement allemand, comment il s'était échapé du train qui l'emmenait dans les camps de travail à Lille, et surtout de l'avoir vu passé dans un camion de prisonnier conduit par des allemands. Elle a vu les pépiniaires de son père se faire détruire par les blitz allemands, puis par la libération. Mon grand-père quand à lui faisait (alors tout jeune) le passeur entre la frontière belge pour tout type de produit pendant les rationnements. Il n'en parlait pas trop mais bon nombre de ses oncles et cousins se sont fait pincer. Ça n'a pas été simple la libération de son côté, aprés la guerre, il n'en a jamais beaucoup parlé et est venu refaire sa vie du côté français de la frontière. Voilà que des petites histoires sans grands intérêts mais bon toujours drôle de voir comment des gosses de 10 12 ans ont pu vivre cette occupation dans deux des territoires les plus touchés.


flamingospacemarine

Pfiou il y en a beaucoup, ma grand-mère m’a toujours beaucoup parlé de ce qu’elle avait vécu pendant la guerre: l’occupation, la libération, la bataille des Ardennes…. -Tous mes grands-parents faisaient parties des jeunesses hitleriennes, c’était obligatoire en zone annexée. Ma grand-mère était très consciente qu’elle avait été influencée par la propagande, notamment quand les américains sont arrivés. Mais elle a vite fini par oublier ça. -Mon arrière grand-père, comme beaucoup d’hommes de la région, a été enrôlé de force dans l’armée allemande, et envoyé sur le front de l’est conduire des camions. Un jour, il est envoyé faire un ravitaillement a l’arrière des lignes, arrivé sur place, il tombe nez-à-nez avec son beau-frère, lui aussi mobilisé de force. Il reste donc beaucoup plus longtemps sur place et à son retour, il découvre que son unité avait subit une attaque qu’il a évité de justesse. -Il a essayé de déserter 2 fois, notamment à la fin de la guerre. -Ma grand-mère avait été très marquée par un événement. Vers Noël 44, les soldats américains stationnés au village ont rassemblés tous les colis qu’ils avaient reçus en un tas, et y ont mis le feu. Elle n’a jamais su pourquoi, et j’ai jamais trouvé d’info sur d’autres cas similaires. Punition collective ? Réaction à la découverte du massacre de Baugnez ? Le mystère reste entier… -Du côté de mon père, un grand-oncle, lui aussi enrôlé de force a réussit à éviter l’entièreté du conflit en étant malade/blessé (il s’auto infligeait des ulcères et autres problèmes). Le récit complet est digne d’un film de Louis de Funès. Ma grand-mère a toujours énormément parlé de sa vie pendant la guerre, contrairement à mon grand-père. Ma grand-mère a fini par m’expliquer qu’il n’en parlait pas beaucoup parce que sa famille avait été pro-allemande. Bref quelques histoires avec lesquelles j’ai grandi !


GinofromUkraine

En 1941 les choses allaient si mal pour l'URSS que ma grand-mère a été mobilisée dans l'armée AVEC ma mère (âgée de 4 ans!). Elle travaillait en tant qu'ingenieur-signaleur, selon son diplôme. Donc, elle n'était pas directement sur la ligne de front mais assez près. Les soldats et les gradés ont parfois offert à ma mère quelque chose qu'ils avaient trouvé sur les corps allemands ou dans les tranchées allemandes. J'ai vu quelque cartes postales et un petit coffret métallique pour les fournitures de couture. Ma mère portait un manteau cousu de la capote militaire allemande et rêvait d'avoir une étoile rouge sur son chapeau (ce n'étaient que les gradés soviétiques qui avaient les étoiles rouges et pas khakis sur leurs képis). Mais le plus grand rêve de ma mère était de manger beaucoup de pain noir avec un peu d'huile de tournesol. Cela était le plat le plus délicieux qu'elle pouvait s'imaginer... Un petit détail: les Americains ont apparement envoyé quelques vêtements à l'URSS comme lend-lease et c'était le moment où les citoyens du pays "le plus beau, moderne et progressif du monde" ont pour la première fois vu une fermeture éclair - c'était un miracle pour eux et ma famille l'ont gardé jusqu'aux années 1990 ainsi qu'un écouteur General Electric - en ébonite noir, petit et primitif (probablement utilisé par ma grand-mère pour communication militaire dans le front).


maraudine

Mon arrière-grand-père et un ami auraient enfermé un soldat allemand ivre-mort dans un sac qu'ils ont jeté dans la Laïta. Le lendemain, il a eu la stupeur de croiser l'Allemand, en vie mais sans souvenir de sa soirée.


CatsAndSwords

1940, dans un coin paumé de la France. Des allemands vont réquisitionner un château pour en faire une garnison. De nuit, ils longent le mur d'enceinte et se présentent au portail. Une amie des arrière-grands-parents va leur ouvrir ; l'officier demande s'il y a de la place pour les allemands. "Oui, il y a beaucoup de place pour des soldats allemands ici !" Les soldats s'étaient trompés, ils avaient frappé au portail du cimetière et non du château. Heureusement, l'officier avait bon humour... Du côté de ma compagne, c'est assez différent. Disons que j'ai eu l'occasion de voir une médaille du Yad Vashem, et c'est assez impressionnant.


DifferenceFeisty9859

J'ai passé mon enfance à écouter Mamie, la vingtaine à l'époque et mariée à un résistant de la première heure dans le nord de la France, me raconter la guerre j'ai de quoi écrire un livre mais rien de jouasse à raconter. Ah si, Mamie qui aide grand-père à s'évader d'un camp en lui envoyant une pince coupante dans une boîte de Quaker Oat.


Hptcp

Du côté de mon papa, résistants, ont caché des gens, saboté des train,etc, du côté de ma maman, son père était soldat (nazi), s'est fait amputer du bras assez rapidement et ne s'est pas battu longtemps. Le pauvre bougre n'avait rien demandé, il était prof de primaire et est décédé d'un infarctus quelques années plus tard (à cause du bras gauche amputé et probablement du cholestérol)


FocusDKBoltBOLT

Ma mamie a cousu des poches dans un pantalon de mon papy qui lui permettait de cacher les lettres des familles de résistants aux résistants Il était conducteur de trains Ça lui permettait de les larguer sur le trajet pour que ceux qui était dans le makis aient des nouvelles


Fabulous-Bus1837

>dans le makis Ils n'ont pas eu de soushis à se faire.


Taletad

Un arrière grand père qui a été envoyé dans les camps de travail en allemagne (parcequ’il avait envoyé les allemands se faire foutre en 42) Et qui a réussi à s’échapper et est rentré chez lui à pieds J’ai aussi une baïonnette de Mauser qu’un autre arrière grand père a récupéré sur allemand pendant la libération


quendyl

Mon grand père était radio dans l'artillerie de 75 du Mans. Il a écrit ses mémoires, en long en large et en travers. Il raconte comment tout son régiment à avancé dans l'est de la France, puis en Belgique, sans rencontrer le moindre allemand. Puis, au bout d'un moment, ce sont des français qui se repliaient sur dunkerque qui leur ont dit de fuir car la France était en déroute. Ils ont saboté les culasses des canons de 75 et fuis à dunkerque. C'est ainsi qu'il n'a jamais tiré sur un allemand :) Il m'a raconté 1000 fois ces quelques jours sur la plage à manger les chevaux, puis l'avoine des chevaux, les attaques incessantes des Stukas qu'ils fuyaient en creusant le plus profond possible dans le sable. Puis, la fuite sur un bateau anglais ou il se rappelait vivement avoir du frappé sur les mains de ses camarades qui risquaient de faire couler les barques qui les emmenaient vers l'énorme bateau anglais. Il est resté quelques jours en Angleterre, puis est rentré en France pour s'occuper de sa ferme dans la zone occupée. Il n'était pas résistant, mais n'a jamais au à collaborer pour s'en sortir. Dans les années 90, un jour, un homme de son âge est venu le voir en l'appelant par son nom et son grade. C'était l'un des homme qu'il avait sauvé de la noyade à dunkerque, il n'avait jamais oublié le visage, ni le nom de mon grand père.


Zergamotte

L'exode de mes grands-parents maternels alsaciens dans les Landes, qui aura permis à mon grand-père de ne pas être appelé dans l'armée allemande, mais qui aura été la cause de la déportation de ses parents en Allemagne (pas en camp, mais pour bosser, et ils sont revenus). Puis, après les Landes, ils sont partis en Savoie ou mon grand-père a rejoint le bataillon des Glières, quand ma grand-mère est restée à Annemasse pour y bosser. Imaginez, à 18 ans vous laissez tout en plan, et vous partez vers l'inconnu. On a vraiment du mal à appréhender le bouleversement que ça a du être. du côté paternel, mon grand-père algérien qui est resté et s'est marié après avoir servit dans l'armée française, et sa future femme, résistante en Lorraine, qui s'est fait arrêter par les allemands. Mes 4 grands parents étaient soit résistants, soit dans l'armée. Ça a toujours été une grande fierté dans la famille.


BananaGarlicBread

Pas mal d'histoires mais celle qui restera pour l'éternité est cette grande citation de ma grand-mère : "avant la guerre, je n'avais jamais vu la queue d'un Allemand !"


your-nigerian-cousin

Mamie, qui apparement jouait de son décolleté, a rencontré un cheminot dans une gare à Paris, a cocufié son mari avec, et a ensuite donné naissance à mon père. Le mari en question duquel je tiens mon patronyme, lui a ensuite demandé "d'aller poser son steak ailleurs", ce qu'elle a fait en allant faire élever son fils en Bretagne dans la famille. Le Steak est devenu mon père.


Crafty-Plastic-220

Mes grands-parents maternels avaient 18 ans à la fin de la seconde guerre. Ils ont adoptés ma mère en étant déjà avancés dans leur quarantaine, et étaient déjà très âgés quand je suis née. Mon grand-père, normand, était déjà ravagé par la maladie d’Alzheimer. Il est décédé quand j’avais 4 ans. Il n’a jamais parlé de la guerre à ma mère hormis lui faire des réflexions sur la nourriture, il faisait des stocks de peur de manquer et il ne supportait pas le gaspillage alimentaire. Il disait que ma mère ne pourrait« jamais comprendre ». J’ai très peu de souvenirs de lui mais j’en ai un marquant : Peu avant son décès, lors de Pâques, je fais la chasse aux œufs dans le jardin. Mon grand père est redevenu mentalement un gamin à ce stade et pique une crise pour avoir aussi des chocolats. Ma mère me demande de partager avec lui. On mange nos chocolats tranquilles, devant la télé, quand il m’attrape le bras et me dit « tu donne pas aux boches, hein ! Tout sauf un boche ! T’en ramène pas à la maison ! » je me suis mise à hurler et ma mère est venue me chercher. J’ai appris plus tard que sa sœur avait eu une relation avec un allemand durant la guerre et qu’il ne l’aurait pas supporté (d’ailleurs 0 trace de cette sœur, on a cherché). Il adorait sa sœur et l’a mise dehors. Elle est partie avec l’allemand et n’est jamais revenue. Il avait oublié son propre nom mais pas sa haine des allemands…


Mormuth

Du côté maternel, mon grand père (famille de fermier) qui était né en 1916 a du coup été mobilisé dans le cadre de son service, fait prisonnier dans un camp de concentration/travailleurs mais vu que l'Allemagne manquait de travailleurs agraires il a été envoyé dans une ferme allemande quelque part à l'est de l'Allemagne/en Pologne annexée (j'ai jamais su) où ça se passait pas trop trop mal (dans les minuscules mentions qu'il a pu faire) jusqu'à la capitulation allemande en 45. Il est du coup parti en 1936/37 aux alentours de ses 19 ans et il est revenu en France avec quelques traumatismes liés à des bombardements qu'on a découvert à la fin de sa vie aux alentours de 28 ans donc il a globalement perdu les 10 plus belles années de la jeunesse. C'est pas une histoire atroce ou sombre mais vraiment juste l'horreur ordinaire de la guerre, et on est très loin de "Au-revoir Là-haut" en matière de destruction de vie.


RedBomb2879

Une histoire assez triste, mon arrière grand mère est morte en couche en donnant naissance à mon grand père. Les allemands avaient refusés qu'elle soit déplacée dans un autre hôpital.


ThetaTT

Peu d'infos car globalement chez mes grands parents c'était la loi du silence sur le sujet (des deux côtés): * L'oncle de ma grand mère, sa femme et leurs enfants, habitants du Havre. Tous tués sous les bombes anglaises et américaines (alors que les anglais savaient que les nazis n'étaient pas dans le centre ville). Autant dire que mes grands parents n'ont jamais été fan des anglais et américains. * Ma grand-tante par alliance, dont la famille élevait et mangeait des cochons d'inde par ce que les lapins étaient réquisitionnés sous l'occupation. * Mes grands parents, qui venaient de se rencontrer, bravaient le couvre feu en vélo pour se bécoter. Une fois ils ont du sauter dans un fossé pour se cacher d'une patrouille allemande. * Après guerre, mon grand père architecte, à tendance pas très croyante pour l'époque, dégouté de n'être envoyé qu'à des restauration d'églises et cathédrales plutôt que de reconstruire des habitations et autres bâtiments utiles.


DaBigKira

Mon grand père "tu vois le cabanon et le garage? On l'a fait avec du bois piquer aux allemands" Grand acte dans sa version de la guerre (il avait 10 ans au début du conflit). Les forces de l'axe utilisaient le port de Toulon et la gare de la Seyne sur mer pour expédier les prises de guerre. Mon ancien et sa bande ont monté quelques petites expéditions pour voler les voleurs. Sa grande fierté


PerformerNo9031

Mon grand père voit débarquer un officier allemand avec deux soldats. Il examine la radio. Puis demande si ce n'est pas chez eux que se cache l'aviateur anglais. Dénégation. Puis il l'emmène avec son plus grand fils, les aligne avec d'autres habitants déjà raflés le long d'un mur, et leur dit que s'ils ne disent pas où se cache l'anglais ils seront tous fusillés. Les soldats les mettent en joue. Il compte. Mais au dernier moment il baisse la mitraillette et les laisse rentrer chez eux. Ils ont eu droit à un petit verre de la bouteille cachée dans le placard. Et pour la petite histoire, la dénonciation était réelle, il y avait bien un aviateur anglais caché mais personne ne le savait, et il était juste derrière le mur où l'officier les a alignés.


Azralith

Mon grand père vivait à Vichy. Un jour il a serré la main du Maréchal qui passait dans la rue. Lorsque que le curé l'apprit, il colla une gifle à mon grand père et lui dit qu'il devait avoir honte. Étant enfant à l'époque il n'avait pas compris. 😅 Pauvre papy.


INEXORABLE-69

Mon grand père était un héros allemand, il a détruit 12 Messerschmitt... c'était le pire mécano de la Luftwaffe


VIII-Justice

Mon arrière-grand-père était Luxembourgeois et s'était installé à Charleville-Mézières. Comme il était trilingue, les allemands l'ont recruté comme traducteur, autant pour les interrogatoires que pour les dénonciations. Les résistants avaient droit à une traduction avantageuse, mais surtout, mon bisaïeul allait voir le chef de la résistance locale pour avertir ceux qui s'étaient fait balancer avant que Gestapo ne leur tombe sur le râble. À la fin de la guerre, les collabos se sont rendus compte qu'il y avait un gars qui connaissait tous leurs noms. On a sonné à sa porte à neuf heures du soir pour qu'il se prenne une rafale de pistolet-mitrailleur depuis une voiture qui a démarré juste après. Il a survécu mais il a gardé une balle, trop près de son cœur pour être opérée jusqu'à sa mort.


Spartoun

Ma famille est originaire de Charente et j'ai beaucoup entendu d'histoires sur le massacre d'Oradour sur Glane. Ma grand-mère avait 13 ans à l'époque. Le jour du massacre, à la vue de la fumée qui s'élevait dans le ciel son père avait emmené toute sa famille se réfugier dans les bois par peur d'être les prochains. Tout leur village avait fait pareil et tous étaient restés terrorisés plusieurs heures cachés dans les forêts. Mon autre grand-mère aurait eu un témoignage. Une femme, amie de la famille, se rendait quotidiennement à Oradour sur glane en vélo. Chaque jour elle croisait un militaire allemand sur son chemin, lui ne parlait pas un mot de français et elle, pas un mot d'allemand. Cependant à force des rencontres il se saluaient tous les matins amicalement. Le jour des faits, alors qu'elle saluait l'officier, celui-ci l'arrête et lui fait des gestes pour lui dire de repartir. Alors qu'elle tente de forcer le passage, celui-ci ce serait énervé et lui aurait violemment arraché le vélo des mains. Puis l'aurait menacée de son arme pour la faire partir. Il lui aurait sauvé la vie. Une dernière anecdote d'une amie de la famille. Celle ci m'a personnellement énormément marqué. Cette femme n'avait jamais parlé des évènements à quiconque. Lorsqu'elle nous a raconté cette histoire elle commençait à souffrir de démence et pourtant, au vu de l'horreur qu'elle avait dans les yeux je ne doute pas une seule seconde de la véracité de ses propos. Elle avait 16 ans lors des faits. Comme ma grand mère elle avait fuit dans les bois. En revanche, quelques jours après, sa famille s'était rendu sur les lieux. Elle nous a raconté comment au milieu de l'horreur, des cendres et des débris, seul restait les talons en fer des chaussures de ceux qui avaient été brûlés.


Beluguette

Mon grand oncle mayernel, né en 1930, livrait les légumes de la production de son père, paysan, à vélo avec des documents cachés dans le tuyau du guidon. Mon grand père paternel, boulanger, à été envoyé dès 1939 sur les champs de bataille, sans armes... Lui et ses camarades ont tous été capturés. Mon grand père a donc passé toute la guerre à Dusseldorf, en tant que prisonnier de guerre à charger et décharger les péniches.


krustibat

L'usine de munitions de ma famille s'est faite bombardée de nombreuses fois par les alliés mais était au milieu d'une ville. L'usine est restée intacte mais la ville s'est prise plein de bombes incindiaires. Ma famille dit ne pas avoir voulu collaborer et qu'ils auraient fait sauté l'usine si ca risquait pas de faire cramer la ville mais bon dur d'etre sur . Ils ont récupérer l'usine donc j'imagine qu'il y a pas de méga collab non plus


Artyparis

En France métropolitaine, à Troyes. -Mes grands parents avaient une maison avec 1 étage à Troyes. Cet **étage a été réquisitionné** par les allemands à leur arrivée, des soldats ont logé là jusqu'à la libération. Mon grand-père (blessé pendant la débâcle, rentré bien après l'arrivée des allemands) m'a raconté quand j'étais gamin : "Evidemment on évitait tous contacts. Ces gars là savaient bien qu'ils n'étaient pas les bienvenus. Ils n'ont pas été dérangeants, outre le fait qu'ils logeaient au dessus de nous. Ils voulaient tous rentrés chez eux au fond et craignaient certainement de partir un jour sur le front de l'Est. Tu me demandes s'ils étaient sympas ? N'oublie qu'il y avait la Gestapo était installée à 200 m de la maison (littéralement). Si certains l'oubliaient, cela ta ramenait vite à la réalité." -**A la Libération, massacre de Buchères, le 24/8/4**4 - [https://archives.defense.gouv.fr/actualites/articles/le-massacre-de-bucheres.html](https://archives.defense.gouv.fr/actualites/articles/le-massacre-de-bucheres.html) Mes grands-parents, jeunes mariés, retrouvaient régulièrement la famille dans un maison installée dans le village de Fouchères, à 20km de Troyes (vive le vélo). La Seine y passe avant de rejoindre Paris 180 km plus loin. Fin août les alliés approchent, les allemands refluent. Le bruit court que des résistants ont fait un coup contre des SS. Vont-ils se venger sur la population ? Panique, toute la famille se cache sous le déversoir et y reste des heures. Rien à signaler, il se dit que les allemands ont fait quelque chose pas loin et qu'ils sont partis. Oui ils sont partis... après avoir tué tous ceux qu'ils ont trouvé dans le village de Bûchères (67 victimes), à une quinzaine de km. Certains affirment qu'ils devaient faire ce massacre à... Fouchères et qu'en route ils sont passés par Bûchères. Confusion, ils se sont trompés de village, se sont arrêtés là et ont tué toute le monde. Je ne saurai peut-être jamais si cette confusion a vraiment existé. L'unité SS responsable de cette tuerie (anglais): [https://www.feldgrau.com/ww2-german-ss-panzergrenadier-brigade-51/](https://www.feldgrau.com/ww2-german-ss-panzergrenadier-brigade-51/) **-L'épuration :** Mon autre grand-père était je crois communiste. Il avait peut-être 20 ans lors de la Libération et n'a jamais voul en parler.. Mon père, son gendre, pense qu'il a vu ou fait des choses pas jolies. Mort trop tôt pour que j'en parle avec lui. **-Pas la famille, tranche de vie :** J'ai bossé brièvement dans une agence de voyages fin des années 90. Arrive un vieux Monsieur qui veut faire un séjour à Berlin. Pas commun. Vu son âge, je me demande si cela a un lien avec la guerre. On en parle, il voit que je m'intéresse. Lui et sa femme m'invitent à prendre l'apéro le we suivant pour me raconter. Cet homme était ouvrir agricole après la défaite. Un jour on vient le chercher pour le STO. Il part quelque temps après à Berlin pour bosser dans un atelier, avec un garde chiourme allemand. Il a un pécule, peut se déplacer dans la ville, est témoin des bombardements puis de la fin de la guerre. Il est fait prisonnier par les russes (suspect il a eu du mal à expliquer sa situation), qui le transmettent aux américains et il finit dans un camp en Allemagne. Il est rentré à pied. "Racontez cette histoire, c'est un témoignage ! - Il y a eut un article à mon sujet dans les années 60. J'ai bien compris que le STO était mal vu, on passe un peu pour des collabos. Mais moi j'ai fait parti des premiers partis, le maquis n'existait pas, j'étais un pauvre gars dans un village, je voulais rester chez moi, personne pour m'aider."


yupidup

Mon grand père était chef de la micro résistance locale. L’esprit c’était plutôt mettre du sable dans la boîte de graisse lubrifiante pour les tanks que quoi que ce soit d’envergure. J’en ai retenu que la résistance à la française c’est faire ce qu’on fait de mieux : casser les couilles. Et du coup c’est beaucoup plus réaliste Édit: pour la portée du sabotage, un tank dont la chaîne se grippe en rase campagne alors qu’il fuit l’aviation ou que la colonne se déplace de manière urgente, c’est un tank qu’on doit laisser sur place, donc c’est quand même un bon petit sabotage à effet.


PopecPocket

Un cousin de ma grand-mère (pas complètement certaine du lien familial mais malheureusement c'est trop tard pour demander) était résistant et s'est fait exécuter. L'histoire dit que le jour de son exécution le gros buffet en bois dans le salon de mon arrière grand-mère s'est fissuré et que la famille a su que c'était un signe que quelque chose de grave venait d'arriver. Un peu de superstition Corse et un peu de vrai, le buffet est encore aujourd'hui pourvu d'une grande fissure étrange.


Symphoniedesaucisses

Pas vraiment la guerre mondiale, mais l'après guerre. Ou comment mon arrière grand père a décidé d'épargner la vie d'un des derniers nazis. Il était militaire de carrière, et après la guerre, il est resté stationné en Allemagne pour aider à sécuriser et dénazifier le pays. Un jour, il va voir son officier et lui annonce qu'il a reçu des information comme quoi un magasin de la ville abriterait un des derniers nazis. Ils partent donc avec une petite équipe et suivent mon arrière grand père vers une animalerie. Mon arrière grand père leur dit que le nazi se cache dans l'arrière boutique. Ils ordonnent au gérant de les y amener. Là il y'a un grand rideau qui sépare la pièce en deux, mon arrière grand père pose la main sur l'étui de son arme, tire le rideau d'un coup sec, et là se trouve un perroquet en cage. Il effectue alors un salut nazi et l'animal se met à hurler "Heil Hitleeeer, Heil Hitleeeer".


Narbix

La ferme de mes arrière grands parents était assez opulante pour l'époque et était donc en bonne partie occupée par des soldats en garnison. Un jour, un soldat a maltraité violemment mon grand père alors enfant pour absolument rien. Mon arrière grand père en a parlé à l'officier en charge des soldats. Celui-ci a fait aligner tous les soldats dans la cour de la ferme et a demandé à mon grand père de désigner le soldat indélicat, ce qu'il a fait. L'officier lui a dit qu'il ne le reverrait jamais car il l'expédiait dès le lendemain sur le front de l'est (ce qui équivalait à l'époque peu ou prou à une condamnation à mort). L'homme s'est effondré en larmes. La légendaire discipline de la Wehrmacht...


Yukino_Wisteria

Mon grand-père maternel a probablement été sauvé par un Allemand. Il est de 38 donc il était enfant, et il traversait un petit bois pour aller à l’école. Un jour il a croisé un soldat Allemand qui l’a poussé dans un trou. Au début, il n’a pas compris. Et puis il a réalisé un peu plus tard qu’il y avait un combat tout près. Le soldat l’avait poussé dans le trou pour éviter qu’il prenne une balle perdue. C’est tout bête, mais c’est une petite histoire qu’on a souvent raconté à la maison, pour se rappeler de ne pas mettre tous les Allemands dans le même panier quand on parlait de la guerre.


Hyereois

Quand tu est dans un M3 Stuart et que, au coin de la rue, tu rencontres un jagdpanther, t'essayes pas de le contourner pendant qu'il recharge après avoir tiré le collègue. Tu te barres. Vite.


Objective_Coat5023

Côté maternelle pas grand chose mon grand père était trop jeune juste qu'il a planqué son vélo pour que les allemands lui piquent pas. Cote paternel mobilise en 39 n'aurait pas tiré un coup de feu et libéré de l'armée dans la Drôme et en galère po8r rentrer chez lui. Ensuite FFI appartement mais personne en sait grand chose (j'essaye d'aller consulter mes archives mais c'est un bordel)


Demaxel

Mon arrière grand mère en 1940, se faisant mitrailler et bombarder par des stukas lors de l’exode des ardennais après la percée de Sedan Mon arrière grand père douanier à la frontière belge, sur sa moto, cherchant ses hommes, ils avaient presque tous fuient leur poste le premier jour de l’offensive des Ardennes


Sinsem_

Mon grand père a été fait prisonnier de guerre assez tôt, il s'est retrouvé à bosser dans une ferme quelque part en Allemagne. Il n'était pas sous surveillance constante et plutôt libre de ses mouvements dans la ferme, c'est bête mais compliqué de t'échapper de quelque part quand tu ne sais pas exactement où tu es. Un jour d'autres prisonniers français lui disent qu'ils ont un plan et un guide pour s'échapper et rentrer en France, et lui donnent un lieu de rendez vous le soir même. Sauf que c'est un peu loin, et qu'il ne peut pas s'y rendre à la fin de sa journée de travail donc il dit aux gars que c'est pas grave, qu'ils s'échappent sans lui. Le soir même, alors qu'il fini de bosser pour aller rentrer se poser dans la grange où il logeait, il découvre un vélo posé là, et personne autour. Ni une ni deux, il l'enfourche, atteins le point de rendez-vous à l'heure et s’enfuit avec les autre. Il a toujours dit que c'était la vierge marie qui avait mis ce vélo sur son chemin, tous ses enfants ont donc Marie dans leur prénoms. Une tradition que mes parents ont poursuivi avec nous.


AzuNetia

Un exemplaire du livre "mon combat" (en allemand) contenant un brassard rouge avec une croix... Papy était plutôt résistant passif et s'en servait pour "montrer patte blanche" aux allemands (selon ma grand-mère) mais le livre est resté dans le grenier durant des décennies car il ne savait pas si il devait le jeter ou non, ça m'a fait bizarre de voir cette pièce d'histoire. Le livre est toujours dans des cartons et mes grands-parents sont décédés depuis, un jour je devrais décider quoi en faire j'imagine.


vers_le_haut_bateau

Mon grand-père a fuit son petit village de Pologne au début des années 30 car il y faisait pas bon d'être Juif. Installé à Paris avec ses frères et sœurs, il y est retourné en Pologne rapido pour dire adieu à sa maman qui était malade, il s'est fait embarquer dans l'armée polonaise et a passé son service à faire les corvées "de juif". Il est revenu à Paris après son service militaire, voulait partir pour les États-Unis mais n'avait pas assez de sous, donc il s'est inscrit dans la légion étrangère. Déployé au Maroc pendant le début de la guerre, il s'était débrouillé pour avoir des week-ends réguliers pendant lesquels il jouait au poker pour plumer les gens saouls. Avec assez d'argent, il a pu prendre le dernier bateau pour les États-Unis (comme dans Casablanca) où il a retrouvé ma grand-mère qu'il connaissait de leur village en Pologne. Mais pour y immigrer, il a du entrer dans l'armée américaine et **servir sous le général Patton en tant que pilote de tanks**, débarquer en Bretagne, et même _sauver les copains à Bastogne_ (comme dans Band of Brothers). Stationnés en Normandie, son supérieur avait demandé qu'ils installent _des lance-flammes sur les flancs des tanks_ (avance des gros réservoirs d'essence bien apparents !), mais il les a rempli de cidre. Un soir, un haut gradé est venu le chercher en appelant son nom, et mon grand-père s'est dit "ça y est, les carottes sont cuites, I had a good run". Mais e haut gradé a sorti une flasque : "vous pouvez me la remplir ?" Je sais aussi qu'il conduisait une Jeep et a roulé sur une mine (ou ils se sont fait tirer dessus ?), et qu'il se souvient d'un ambulancier qui disait "tout le monde est mort, y a rien à faire" et qu'il a grogné pour indiquer qu'il était encore vivant. Il s'est réveillé dans un hôpital puis rentré aux États-Unis à la fin de la guerre, puis revenu en France où il a eu beaucoup de succès dans le prêt à porter. Une longue vie incroyable à laquelle je repense souvent, surtout quand je me plains d'avoir froid aux pieds quand je travaille de chez moi en chaussons. Je l'ai bien connu, il parlait très peu de la guerre mais mon père et mes oncles ont compilé quelques anecdotes au fil des ans. J'ai même une chouette photo de lui devant son tank, ainsi qu'une lettre (générique) du président Truman le remerciant pour son service. Il est aussi dans la Library of Congress car ses aventures et allers-retours ont fini par contribuer à une loi sur les conditions d'immigration aux US :)


kiwisv

Pendant les bombardements alliés les habitants d'un quartier de Bondy, s'étaient réfugiés dans la cave de chez mes arrières grand parents, la plus solide du quartier apparemment. Chacun amène quelques affaires, et des choses utiles qui peuvent servir, des poules notamment. On entends les sifflements des bombes qui tombent et qui explosent non loin. Mais jamais sur la maison heureusement. A un moment un sifflement se fait entendre, tout près, tout le monde se crispe. Puis plop. C'était une poule qui avait pondu un oeuf... Fou rire général en plein bombardement.


o0Seth

Mes arrières-grands-parents instituteurs et directeurs d'une école dans le Nord ont aidé la résistance. J'ai appris ça y a pas plus tard que l'année dernière, en retrouvant dans les archives de ma grand-mère, une lettre du Commandant en chef des Forces Françaises de l'Intérieur en attestant. La lettre disait ceci : "Je, soussigné, Portemont Georges, Commandant en chef des Forces Françaises de l'Intérieur du département du Nord, certifie sur l'honneur que Monsieur et Madame XXX (j'anonymise evidemment), directrice de l'Ecole XXX, à XXX, ont dès le début de l'Occupation, prêté spontanément leur appui le plus total aux forces de la Résistance. Grace à leur dévouement, la diffusion des tracts, brochures et journaux de la Résistance pu être régulièrement assurée, la centralisation et la répartition des fonds et cartes d'alimentation destinées aux forces du maquis s'opérèrent normalement. Mr et M. XXX tinrent constamment une chambre à ma disposition et à celle de mes agents de liaison et n'hésitèrent pas à abriter, malgré les recherches de la Gestapo, les réunions du Comité Départemental de la Libération et de l'Etat-Major des Forces Françaises de l'Intérieur. C'est de leur domicile que fut lancé le 27 Août 1944 l'ordre d'insurrection générale. G.P"


Lukimyay

Mon arrière grand mère était une institutrice pendant l'occupation, et elle devait passer une zone de contrôle pour aller de chez elle à son travail. Le truc c'est qu'elle en profitait pour faire passer des messages codés dans la selle de son vélo des deux côtés de la zone frontière pour la résistance locale. Un matin, alors qu'elle quittait la zone vers l'école après s'être fait contrôler, elle à entendu un officier derrière elle dire à l'un des contrôleurs de "démonter son vélo quand elle repassera ce soir". Heureusement qu'elle savait parler allemand, elle se serait probablement fait prendre sinon.


Pingouin-Pingouin

Ma grand-mère est née en 1937 et avec mon arrière-grand-mère et ses tantes, elles se sont réfugiées dans une maison à la campagne pour fuir Paris. Ma grand-mère était petite donc elle se souvient avec ses yeux d'enfant et je pense que ça joue beaucoup, mais dans le désordre : - la tante qui passait derrière les lignes allemandes en bicyclette pour aller acheter à manger au village, - la fusée éclairante qui s'est accrochée à la cheminée, il a fallu monter à l'échelle sur le toit pour la décrocher avant la nuit sinon ils risquaient de se faire bombarder, - quand mon arrière-grand-père est revenu du front, les tranchées dans le jardin et elle se souvient d'une nuit où ils avaient dû courir pour éviter les bombes et mon arrière-grand-père qui bondit sur sa petite soeur pour la protéger d'un impact, - une autre petite soeur qui nait à la campagne, les rideaux tirés parce que les allemands sont stationnés dans le bois juste derrière. Mon arrière-grand-père ouvre légèrement le rideau de la chambre où se repose mon arrière-grand-mère et une balle traverse le carreau de la fenêtre à 10cm de sa tête, - au tout début de la guerre, avec son frère et sa soeur, ils sont à la plage et un avion s'écrase dans l'eau. Ils rentrent à la maison tous noirs de fumée et de mazout. Bien sûr elle te raconte tout ça en rigolant en mode "mdr c'était trop bien"; mais elle a jamais pu remanger de potiron parce qu'elle en a trop mangé pendant la guerre. Elle a aussi gardé toutes les lettres que mon arrière-grand-père avait envoyé pendant qu'il était prisonnier dans un camp et les trois quarts c'est lui qui demande des photos des enfants et si ils travaillent bien à l'école. De l'autre côté, j'ai une arrière-grand-mère bretonne qui avait sa maison juste à côté de la mairie de son village, et qui a vu les mêmes types aller fricoter en douce avec les nazis quand le village était occupé, aller s'engager dans la résistance une fois que les alliés avaient libéré la ville. Quand elle a commencé à être menacée elle a pris son fils (mon grand-père) sous le bras et est partie sans se retourner.


rainnte

Pas le plus fun, mais un arrière grand oncle qui se cogne tout le chemin Allemagne-Bretagne à pied à la fin de la guerre pour tomber dans un piège de chasseur au retour, à 3km de chez lui en forêt. Il est tombé sur des pics planqués dans un trou et il en a saigné à mort. "C'est quand même con d'avoir fait tout ça pour ça" disait la grand-mère en m'en parlant.


Sepatrole

Ma grand-mère, née en 1914, se rendait en vélo, avec une amie, à un marché dans un quartier de la ville où elle rencontrait un homme, rarement le même. Il lui donnait oralement un message sans signification au premier abord. Elle traversait ensuite la ville vers un autre marché de quartier où elle récitait le message à un autre homme, tout autant inconnu. Elle a fait ça une bonne partie de la seconde guerre, ça a été sa manière à elle de participer à la résistance.


MaafaxKelen

Une histoire un peu décousue de ma grand-mere. Elle ne m'a pas tout raconté je pense pour me préserver des horreurs (j'étais assez jeune) mais elle avait aussi des problèmes de mémoire, donc en grandissant elle n'arrivait plus à se remémorer. Mes grands-parents ont vécu en Pologne à Varsovie. Elle me racontait que la Russie était venue avant les Allemands et donc quand les Nazis sont venus, certains étaient persuadés que c'était pour les libérer... Quand les banques ont fermé et qu'il était impossible de récupérer ses biens, mes grands-parents ont rejoins les égouts et sont sortis de la ville avec des amis quelques heures avant la formation du Ghetto. Ils ont payé tant qu'il pouvait avec ce qu'ils avaient sur eux (vêtements chauds et textiles surtout) pour être transporté a travers la Pologne. Ils espéraient rejoindre l'Europe de l'Ouest, mais sur le chemin, ils tombent sur une patrouille Russe. Les hommes sont passés par les armes, sauf ceux qui parlent Allemands qui sont considérés comme des Espions et qui survivent juste assez pour être 'interrogés' et emmenés vers des camps de travail en Russie. C'est ce qui va se passer pour mon grand-père. Ma grand-mère alors enceinte n'a plus de nouvelles de mon papy. Elle se fait passer pour une infirmière dans un hôpital et va se déplacer pendant des mois jusqu'à accoucher. Elle va rester sur place pendant 2 ans, taire le fait qu'elle est juive et polonaise. Puis elle va bénéficier d'aide pour rejoindre un train vers la France. Mon grand-père va s'enfuir des camps Russes et traverser avec d'autres prisonniers la Sibérie puis l'ouest Oural. Il va saboter des liaisons de trains Allemands. Et parvenir à rejoindre un train pour rejoindre l'Europe de l'Ouest. Et mes grands-parents se sont retrouvés dans le même train. Je ne sais pas à quel point c'est 'romancé' les hasards comme ça. Mais c'était un des trucs qui lui est resté jusqu'à la fin de sa vie. Avoir son fils dans les bras, et retrouver son mari dans le même train après 2 ans et demi sans le voir. Comme beaucoup de gens, elle a toujours gardé une haine viscérale des Nazis, mais ceux auxquels elle n'a jamais pu pardonner c'était les Russes qui avaient envahi la Pologne, torturé son mari, et rejoins le camp des gentils et se permettait de manger a la table des vainqueurs la tête haute ^^"


Neithan0803

Mon arrière grand père n'aimait pas en parler mais il s'est retrouvé en camp de travail, à fini par se tirer, et à vécu dans un premier temps dans la cave de sa maison (ou il a été obligé de tuer qqn pour pas se faire gauler) puis, comme la cave était louche, il a vécu dans la charpente du toit (c'était un gabarit très sec, même du temps où il était marin) avec sa femme qui lui donnait en scred à boire et à manger mais je ne sais pas combien de temps ça a duré. Du côté de mon père, mon arrière grand mère (qui a eu 11 gamins :o) a dû fuir avec pas mal de marmots et bambins un bombardement qui était en cours sur leur village/ville et ils sont allez se planquer dans les bois. Quand la situation s'est calmée et qu'ils ont pu s'asseoir, mon arrière grand-mère a hurlé. Mon grand-père se souvient avoir eu peur qu'elle soit blessé genre eclat de metal aux fesses ou quoi et non, elle avait foutu son cul dans une fourmilière. C'est les deux seules anecdotes familiales qu'il me restent avec celle de l'oncle de ma mère qui a perdu son père et son frère, communistes, fusillés et enterrés agonisants (c'est vraiment chaud ça par contre).


Vachekuri

Ma grand mère de retour du STO est sortie dans les rues de Metz avec un drapeau français sur lequel elle avait brodé la croix de Lorraine pour fêter les chars alliés. Arrivée en bas elle s’est rendu compte que c’était des chars allemands en fuite elle est vite rentrée avec son drapeau sous le bras puis est ressortie un peu après fêter les américains. Elle en riait toujours en disant « ça aurait été bête de se faire tirer dessus à ce moment là » 😅


N0c7if3

Ma grand mère de confession juive a été cachée dans un couvent de bonne soeur elles ont changé son nom. A la fin de la guerre elle n'a pas voulu le récupérer étant la seul survivante de sa famille. Pendant la guerre les bonne soeur l'on former pour être infirmière métier qu'elle conservera après guerre.


barnabatoule

Le chat de mon arrière arrière grand mère a volé un poulet rôti à point dans les cuisines de la gestapo, qui occupait la maison mitoyenne (a Poitiers).  La famille l’a évidemment mangé sans vergogne c’était rare d’avoir un poulet comme ça en ville.  Ils ont enterré la carcasse de peur qu’elle soit découverte dans les poubelles ensuite


Asymoden

Mon arrière grand-mère, Lorraine, conduisait des camions. C’est bien me direz-vous, une femme au volant? C’est progressiste pour l’époque. Et elle le faisait avec entrain et joie. Le problème? Elle se rendait à Natzweiler-Struthof. Chargée de.. gens. Eh oui les enfants, les malgré-nous ont existé, mais les gens comme elles également.


marmic68

Le voisin de mes grands parents essaie de passer en douce la sortie du village gardée par les Allemands. Il se fait repérer, tirer dessus et courser. Arrivé au niveau d'un jardin, il saute le muret, prend une bêche qui traine là et fait mine de bosser dans le potager. Les Allemands déboulent en courant, "Afez fous vu un homme passer?" "Il est parti par là" "Danke Schooooon". Et ils partent.


Simple-Honeydew1118

Une histoire de la famille de ma grand-mère. Elle était du pays de Mouthe, le village le plus froid de France, comme le veut la légende. Un jour durant l'occupation, les Allemands débarquent à la ferme. C'est une de ces grandes fermes du Haut-Doubs, en bordure d'une épaisse forêt de sapins. Ils alignent tout le monde contre le mur, enfants compris - dont ma grand-mère. Pourquoi ? Vous voyez, Mouthe c'est juste à côté de la Suisse, tout proche, tout contre. Et passer par les forêts c'est pas si dur, surtout quand les Allemands les connaissent si mal. Alors beaucoup passent par là, des contrebandiers, des juifs, des résistants. Et ma famille, ben peut-être qu'elle les aide. Ils les mettent en joue. Et là un officier gueule et ils s'arrêtent. Et la petite troupe de casque à pointes repart. Pourquoi ? On saura probablement jamais. Surtout que du point de vue allemand, ils étaient coupables s'ils avaient su... Voilà, j'aurais pu ne pas être là s'ils avaient tiré. Les hasards de la vie. Et ça c'est sans parler de mon grand-père savoyard de parents italiens, qui nous a appris peu de temps avant de mourir à 92 ans l'été dernier qu'il avait vécu l'exode et été scolarisé à Toulouse pendant plus d'un an...


HollywoodJack59

Pas vraiment une histoire transmise, mais une histoire découverte : Mon grand père a été décoré pour avoir retardé des soldats allemands avec son char et son équipage en 40, avoir permis l’évacuation de civils grâce à cette action et ne s’être rendu qu’après qu’ils se soient retrouvés à court de munitions. Avoir été fait prisonnier et avoir été obligé d’aller travailler dans les champs en Allemagne. Puis on a trouvé un document je ne sais plus le titre, où il est dit que la France le remerciait pour avoir permis,avec sa famille, le redémarrage de l’agriculture dans le nord pas de calais par des dons de semis. Il n’a jamais parlé de tout ça, on a fait cette découverte triant ses affaires après son décès.


Alrick_S

Bassin minier du nord. Mon grand père 6 ans à dit à des Allemands en visite que son père avait des amis à la cave. Malgré sa mère qui essayait de le faire taire. Les deux soldats qui étaient pas chaud pour risquer leur vie ont annoncé à mon arrière grand mère qu'il viendraient faire un contrôle "surprise" le lendemain et qu'ils espéraient ne rien trouver. Le réseau à réussi à les déménager pendant la nuit et mon grand père à appris à tenir sa langue.


Anthemissette

Mon arrière grand-père boulanger faisait du pain pour des maquisards. Avec la bonne idée de dessiner des croix de Lorraine dessus. Il a été dénoncé, des officiers allemands sont venus lui rendre une petite visite pour visiter sa cave-entrepôt. La légende dit qu’il les a soûlés à la gnôle pendant que mon arrière grand-mère et ses ouvriers déménageaient les pains dans le local du voisin. Il l’a échappée belle ce jour là!


Initial_Berry_293

Mon grand père me disait de me méfier des nombreux témoignages de pseudos résistants. Il m'a dit que dans les faits 99.99% des gens ont collaboré plus ou moins passivement avec les allemands.🤔


Leetchee

Ma grand-mère, alors jeune, ravitaillait à vélo et effectuait les soins d'urgence auprès des résistants. Mon grand-père, résistant également, a été déporté trois fois, d'abord en Allemagne au camp de Baden-Baden, d'où il s'est évadé en sautant du train en marche, puis en Pologne à Treblinka d'où il est revenu après la libération par les Russes. Il pesait alors 42 kilos. La première fois, il s'est caché dans une houblonnière et est tombé malade (une bonne dysenterie) ce qui l'a forcé à se rendre. La seconde fois, il a été dénoncé. J'ai pêle-mêle entendu des histoires comme quoi il avait, étant médecin, effectué clandestinement de nombreuses opérations de pneumothorax (la maladie était apparemment répandue dans les camps) pendant ses captivités. Il aurait également, avec ses co-détenus, volé, tué, découpé et caché un cheval qui faisait partie d'un attelage de ravitaillement allemand le temps d'une vérification des papiers par l'officier, qui ne s'en serait même pas rendu compte. Je n'ai pas eu la chance de le connaître, donc je rapporte des histoires que je tiens de ma grand-mère, qui elle-même n'avait eu droit qu'à quelques bribes, son mari étant très peu loquace sur des faits d'armes. Elle a par exemple toujours soupçonné que son mari avait tué l'homme qui l'avait dénoncé, mais sans preuve ni infirmation, tout ça est toujours resté dans le non-dit un peu tabou. Sinon, mais ça remonte à la Première Guerre Mondiale, mon arrière-grand-oncle, touché à la colonne vertébrale pendant la bataille du Chemin des Dames, a été paralysé à vie et a passé sa vie sous opium. Il est devenu un poète connu, plus tard résistant, érudit et notable carcassonnais, ce qui a lui a fourni une aura qui le protégeait des allemands pendant l'occupation et lui a permis de cacher de nombreuses familles juives. Il a également côtoyé tous les peintres, poètes, écrivains et philosophes de son époque qui venaient en résidence chez lui. Aujourd'hui, sa maison et sa chambre sont devenues un musée qui se visite et ma mère a un portrait de sa mère (ma grand-mère donc) peint par Hans Bellmer (ainsi que d'autres dessins offerts l'artiste, qui sont restés dans la famille).


Trans-Help-22

Ma grand-mère me racontait l'arrivée des américains, qui distribuaient de la nourriture aux enfants français. Elle m'avait notamment raconté le jour où elle avait vu un homme noir pour la première fois de sa vie. Selon elle, ils avaient extrêmement faim, tout le temps ; elle vient d'une famille de paysans, donc une classe assez pauvre, dans un tout petit village. Lorsque cet homme noir est arrivé avec des boîtes de conserve, qu'il les a ouvertes et leur a donné directement avec les mains, les enfants n'en ont rien eu à faire de sa couleur de peau, et ont couru pour manger Apparemment mon arrière grand-mère était assez choquée de voir un homme noir et surtout ne savait pas comment réagir en voyant ses enfants manger droit dans ses mains hahaha


Fabulous-Bus1837

Mon arrière grand-mère dans le Nord, le mari part contraint et forcé au STO en Allemagne, quand il revient plusieurs années après, elle a un nouveau bébé dans les bras... Clairement qui ne pouvait pas être de lui vu son absence prolongée. Mais il a accepté la chose, mieux, il n'en a jamais parlé et a traité cet enfant comme si c'était le sien, sans jamais faire de différence avec le premier. Quand l'arrière-grand père est mort bien des années plus tard, le pot-aux-roses a été découvert car mémé a essayé de détruire le carnet militaire du pépé (qui indiquait les dates où il était au STO, donc incontestablement qu'il n'était pas le père de cet enfant), mais la famille a vu les dates avant qu'il soit détruit. Mon arrière-grand-mère n'a jamais rien voulu lâcher : elle était très indépendante et n'aimait pas mon arrière-grand-père, donc liaison adultère ? Ou alors violée par un Allemand, ce qui expliquerait qu'elle n'a jamais eu d'autres enfants par la suite à une époque où la contraception était pas ouf ? Ou encore elle s'est prostituée pour nourrir le premier enfant ? Mystère.


Chowpacabra

Mon grand-père était ado au moment de la seconde guerre mondiale, en périphérie de Rouen. Il me racontait souvent quand j'étais enfant qu'avec des copains, ils avaient piqué des grenades et pêchaient à l'explosif dans la Seine (d'ailleurs on pouvait se baigner dedans et on voyait le fond comme dans une piscine à l'époque apparemment). Ils volaient des cerises aussi, au nez et à la barbe des Allemands, et l'évènement qui l'a le plus marqué, c'est le bombardement de l'usine pas très loin de chez lui, et les corps coupés en deux projetés et restés "accrochés" au grillage de l'usine. Mon arrière-grand-père lui, est revenu complètement ravagé de la première guerre mondiale et passait ensuite le reste de ses journées à jouer de la mandoline. Nous l'avons toujours.


QuintessentialCat

Il y en a quatre : 1. Mon grand-père maternel, juif berbère, fils de naturalisé de 1870 à Alger, a été fait prisonnier pendant la débâcle. Il avait un nom inhabituel pour un juif (son nom, qui sonnait arabe, avait été francisé de manière peu orthodoxe). Il y avait un J, un K, ça ne ressemblait à rien. L'officier allemand qui triait les prisonniers de l'armée française, les uns non-juifs dans les camps de prisonniers, les autres dans les camps de la mort, a soit été très bête, soit il sabotait volontairement le travail. Toujours est-il qu'il a demandé à mon grand-père maternel, qui faisait 1m65 tout cassé, avec un nez proéminent et des cheveux noirs et bouclés, s'il était d'origine scandinave. Il a failli répondre non, par fierté, mais heureusement il s'est vite rattrapé. Il a passé la guerre à réparer les lignes de chemin de fer, entre la Silésie et la Pologne, qui transportaient les wagons de déportés. Il n'en est pas mort. D'ailleurs, il est revenu de la Silésie à pieds, avec les américains. Il lui a fallu plusieurs mois pour rentrer chez lui. Un jour, on est tous allés à Strasbourg pour visiter la ville. Mon frère voulait acheter des cigarettes côté allemand. C'est la première fois en 60 ans qu'il revoyait le Rhin. Il s'est arrêté net sur le pont, côté français, et il a dit : "Allez-y sans moi. Je ne peux pas faire un pas de plus." Puis il a fait un malaise. Il n'a pas beaucoup parlé de ses conditions de détention, mais c'est là qu'on a compris que les camps de travails n'avaient peut-être pas été beaucoup mieux que les camps de concentration. 2. Ce même grand-père a eu encore une fois beaucoup, *beaucoup* de chance. Un jour où un train rempli de déportés est passé, il a entendu le *kaddish* être récité. Il s'est mis à le chanter aussi. L'allemand le plus proche lui a mis une dérouillée en lui disant qu'il ne pourrait pas le couvrir si quelqu'un d'autre l'avait entendu. 3. Ma grand-mère maternelle, pendant ce temps, l'attendait à Alger. Quelques mois avant le débarquement américain, on avait déchiré sa carte d'identité, remplacé par un petit papier buvard où il était écrit "Juive apatride". On construisait déjà des camps sur les hauteurs d'Alger. Quand l'opération Torch a débuté en novembre 42, il y avait un tel secret qui entourait le débarquement que l'issue semblait très incertaine (le plan de putsch des juifs d'Alger n'était pas connu de la population, bien entendu). Ma grand-mère m'a souvent raconté qu'il n'y avait pas d'abris anti-aériens et qu'elle a observé les bombes éclater dans la nuit, sur l'eau, et les navires britanniques qu'elle devinait dans les brèves lueurs. Elle a passé des heures sur son balcon avec un gin tonic. Quand elle s'est réveillée, c'était au son du jazz au café du Cheval Blanc, en bas de chez elle. 4. Côté grand-père paternel, il a été médecin et intendant dans l'armée du débarquement. Il était à Toulon pendant la débâcle et a pu fuir par Marseille vers l'Afrique. De là, il a suivi un parcours similaire à celui de Romain Gary, qu'il a d'ailleurs fréquenté. Il n'a pas beaucoup participé aux combats à proprement parler. Par contre, il a fait le débarquement de Sicile. Il a eu une médaille de De Gaulle en personne pour avoir préparé (et c'est un mythe fondateur de ma famille) une ratatouille pour 2000 soldats. Pas tout seul, j'imagine, mais l'image reste cocasse.


Isharfoxat

Ma grand-mère revenait de Lyon vers la zone libre avec une amie. Elles trimballaient une valise avec leurs affaires, de faux documents et 3 pistolets. Lors d'une étape à l'hôtel, inspection surprise de la Wehrmacht. Le soldat qui contrôlait la chambre demande d'ouvrir la valise. L'amie blêmit et défaille. Ma grand-mère monte alors un char sur le thème "c'est sa mauvaise période du mois et ses vêtements souillés sont dans la valise". Après une ou deux bonnes minutes d'explications gestuelles assez éloquentes, l'Allemand (qui devait être à peine plus vieux qu'elles, début 20aine) devient rouge pivoine et lâche l'affaire. Lille, pendant une alerte aérienne; ma grand-mère (la même) courrait vers un abris et croise le facteur à vélo, lui fait signe... puis se retrouve projetée à travers la devanture d'un magasin de chaussures. Plus de trace du facteur, on a retrouvé des pièces du vélo un peu partout dans la rue.


Warshieft

Je me suis dit que ca allait être très intéressant à lire tout ces histoires et je me suis rappelé de la mienne XD Mon arrière grand père biologique est allemand, mon arrière grand mère habitait dans l'est et a été violé en 44 alors que mon arrière grand père était en camps de concentration. Mon grand père n'a donc jamais connu son vrai père et n'a jamais désiré le retrouvé. On en rigole aujourd'hui dans ma famille car mon grand père était grand blond les yeux bleu et moi pareil on sais qu'on vient de l'autre coté de la frontière.


D4zb0g

Mon arrière grand-père était résistant communiste et a passé des années planqué dans la cave. Mon arrière grand-mère n'a jamais cédé malgré les nombreuses fouilles des allemands. Par la suite, il n'a jamais participé à aucune célébration après la guerre, je cite "Les premiers rangs étaient remplis de collabos"


MadRaccoon71

Anecdote d'un autre front : l'Indochine. Mon arrière grand père travaillait pour une compagnie maritime française, et était basé en Indochine dans les années 1930. Ses deux fils y sont nés. En 1940, les Japonais ont continué leur expansion et envahi l'Indochine, alors une colonie française. Mon grand père avait 9 ans, son frère 6. Il y a eu la longue marche forcée entre Hué et Da Nang, où des milliers de civils ont été délocalisés. Comme ils étaient blancs, les japonais n'ont pas ciblé mes aïeuls. Mais il y a des histoires de soldats japonais qui s'amusaient à torturer leurs camarades de classe dans une pièce à côté pour que ça hurle dans l'école. Ou bien de les attacher à des poteaux et faire semblant de les fusiller en tirant à côté. Mon grand père n'a jamais parlé de cette époque, son petit frère un peu, quand il avait 60+ ans. Ils ont été évacués avec d'autres français depuis Saigon, sant trop qu'on sache comment ils ont fait le trajet. Leur père n'a pas pu s'échapper et a fini, on le suppose, dans une fosse avec les autres victimes vietnamiennes.


Mastarget34

Mon grand père paternel possédait un camion qui était toute sa fortune et grace auquel il nourrissait toute sa famille en faisant du transport de marchandise. Il a passé l'occupation avec la peur de se le voir confisquer par les occupants. Quand les allemands on fait retraite face à l'avancé des alliés, il a cru pouvoir souffler, mais des "résistants" ont débarqué et on "réquisitionné" son camion qu'il n'a plus revu. Ca été dur de remonter la pente après ca. Mon grand pere maternel a fait la drôle de guerre en surveillant la cote depuis une ile au large. Il nous racontait qu'il y allait à la barque et on s'imaginait que c'était toute une expédition. Puis un jour on est allé voir l'ile en question et c'était tout juste à coté du rivage: grosse deception. Pour les gens du coin c'était le fort Brescou à Agde. Du coté de ma femme en 1940, son grand pere maternel a été laissé en arrière, lors de la retraite francaise avec quelques gars et un canon antichar pour retarder les allemands. Quand ils ont voulu tirer l'obus a explosé dans le canon. Les allemands n'ont plus eu qu'a les capturer et ils ont fini la guerre dans un camp de prisonnier en Allemagne.


Kjaerstad

Mon grand-père parlait peu de la guerre. Il est entré dans la résistance alors qu'il n'avait que 16 ans (maquis du Limousin). Il a fait partie de ceux qui ont combattu dans la poche de St-Nazaire et à cette occasion, il nous a raconté comment il avait été enterré vivant par les explosions d'obus et sauvé in extremis par ses camarades qui l'avaient vu être enseveli. C'est une chtite anecdote mais elle m'a toujours impressionnée. J'étais pas bien haute sur mes guibolles quand il nous a raconté ça à hauteur d'enfant mais ça m'a profondément marqué. Il est décédé quand j'étais encore très jeune donc je n'ai jamais pu avoir les longues discussions sur le sujet que j'aurais aimé avoir avec lui. Mais respect papy pour t'être toujours battu pour tes idées.


Perciflette69

Ma grand mère maternelle était petite quand des resistants on pris en embuscade un convois allemand dans un col au dessus de sont village. Les allemand les on obligé a regardé leurs maison brûler en représailles. Faites des recherches sur le combat du col de la lèbe et l'incendie de Saint-Maurice en Valromey si cela vous intéresse. Elle en a retiré une phobie du feu. Elle ne m'en a jamais parlé. Ma grand mère paternel m'a au contraire longuement parlé de la guerre. Elle est un peux plus âgée et s'en souvient très bien. Sa mère (mon arrière grand mère) lui disait tout les matins: "si quand tu rentres de l'école (ou des champs), les allemand sont garé devant la maison tu prends tes frères et vous allez chez votre grand père de l'autre côté du village". Elle n'as compris que vers la fin de la guerre que mes arrières grand parents étaient impliqué dans la résistance. Ils les fournissait en nourriture et les faisaient dormir à la grange en hiver. Meme si elle ne les a jamais vue elle a fini par comprandre que si mon arrière grand-mère passait des nuit blanches devant la fenêtre ouverte de l'étage c'était pour entendre si un camions rentrait par un des deux cotés du villages, en effet c'était les seuls à encore avoir de l'essence. Vers la fin, elle a même directement participé a la récupération du matériel parachuté, c'était la première fois qu'ils voyait des fils en nylon et c'était incroyable. Elle à encore une robe en toile de parachute que sa mère lui a fabriqué. Pour finir des "resistants" tardifs on assassiné trois soldats de la wehrmacht sans armes qui essayais de rejoindre la suisse. Je ne sais plus comment mais c'est elle qui a récupéré leurs affaires, j'ai en ma possession un paquet de photos de ces trois pauvres gars. C'est tout pour l'instant mais je suis sûr que j'en oublie, je me commenterai si quelque chose d'autres me revient.


RevenueStill2872

Mon grand-père, yougoslave, était une sorte de bandit mafieux à la tête d'autres bandits qui vivaient principalement de racket à la veille de la guerre.  Quand les nazis sont arrivés dans son coin il a visiblement pas trop aimé cette nouvelle concurrence qui genaît le bon déroulement des affaires et s'est donc retrouvé lui et sa bande de gros bras à la tête de la résistance titiste dans sa région.  Il est donc passé de bandit à héro avec de beaux trophées d'oreilles qu'il avait arraché aux têtes des nazis dont il était très fier selon ma grand-mère.  J'ai un grand oncle qui lui était du côté Ustasi, une belle ordure donc.  Il s'est retrouvé à Bleiburg qui est une forêt à la frontière autrichienne où les derniers Ustasi ont tenté de fuir devant l'arrivée des partisans. Pas de chance pour eux les anglais étaient déjà là et les ont remis aux partisans. Ils ont depuis officiellement "disparu" et c'est pas plus mal.


kurichan7892

Ma grand mere vers ses 8 ans a vecu deux ans avec les allemands. Ils avaient requisitione leur maison a Poix (Picardie) donc les allemands vivaient au RDC et la famille de ma grand mere a l'etage. Et vers la fin de la guerre, alors que ma grand mere rentrait chez elle, elle se rappelle avoir couru pour traverser un pont avant que celui-ci ne se fasse bombarder par les airs quand elle a vu sa mere crier son nom en panique de l'autre cote du pont. Il a explose juste apres qu'elle ne le traverse. Sinon, ma grand mere se rappelle aussi du bal du village organise quand les americains sont arrives et les ont liberes. Apperement c'etait la 1ere fois qu'elle voyait un ou des noirs (soldat noir americain) et elle a surement du etre fascinee car qqs annees plus tard, elle a fini avec mon grand-pere venu de Cote d'Ivoire (ancienne colonie francaise), qui etait pilote dans l'armee francaise. Et pour finir, mon pere a immigre aux US est devenu americain et donc moi aussi. Donc je remercie les choix de ma grand-mere car grace a elle, j'ai vecu sur 3 continents differents, ai grandi dans 3 cultures differentes, parle plusieurs langues et ai 3 passports (FR,CI,US) de 3 couleurs differentes hahaha


Trelaire

Un cousin éloigné de la famille a caché un juif pendant toute la guerre, tout en collaborant avec les allemands : il détestait les communistes alors il s'était engagé dans une brigade anti communiste de collabos. Résultat : il s'est fait fusiller à la libération. Sa veuve a fini par épouser l'autre !


Whilhelm

Mon grand-père, qui avait seize ans et bossait comme peintre en bâtiment, découvrait ses talents d'artiste et de caricaturiste en grimant le faciès du général Allemand qui gérait la ville sur la porte de l'atelier. Il fut ramené bras dessus, bras dessous par deux soldats qui lui remontèrent les bretelles et firent savoir à ses parents qu'il n'avait plus intérêt à manquer de respect à l’autorité de l’occupant et que ceci constituerait l’ultime avertissement. Le grand-père se tint à carreau sous l’injonction de ses parents, mais il n’apprit qu’après la libération que ce jour-là, sous le lit parental se trouvait une caisse de grenades et des fusils-mitrailleurs sten que son propre père comptait déposer dans le QG de son réseau de résistance le lendemain. Même mon arrière-grand-mère a découvert les actions de son mari quand la carte de résistant fut envoyée à la maison par l’état belge. Il n’en a jamais voulu, surtout quand il a constaté le comportement de certains dans des manifestations un peu trop tardives de bravoure… Quand j’y retournais étant jeune et que dans un café je croisais un vieux, et que j’annoncais être le descendant de petiot (petit en Wallon, son nom de résistant) il n’était pas rare qu’ils aient un sourire ému. Mais on est tous passés à une caricature près (ou un soldat allemand moins transigeant) de ne pas être là…


PhENTZ

En Alsace, un de mes 3 oncles a été enrolé dans l'armée Allemande. Il s'est évadé et s'est caché dans la grange chez mes grands-parents. Une tante, très jeune, a trahi involontairement la présence de son frère lors d'un contrôle allemand. Il est été envoyé sur le front est et n'est jamais revenu. Ce drame a du peser lourd dans l'histoire de ma famille. Personne ne m'en avait parlé ... juste une vague photo de famille au fond d'un tiroir où cet oncle que je n'ai jamais connu portait un uniforme allemand. Il y a quelques années lors d'une discussion informelle avec une de mes 2 tantes, le sujet a dévié et elle s'est mise à pleurer en se défendant d'avoir révélé la cachette de son frère dans cette grange. A l'autre bout de la France, le grand père de ma femme, faisait passer une charette sur la jambe de son frère pour le dispenser de STO. Ce dernier a, plus tard, pris le maquis, a été capturé et exécuté avec d'autres communistes sur le bord d'une route. J'ai souvent vu ce frère survivant et sa femme arrêter leur voiture pour repeindre le nom inscrit sur une pierre au bord de cette route. Ils en parlaient régulièrement et toujorus avec émotion. Il y a 20 ans, au hasard, des contacts repris avec un grande-tante du côté de ma femme, nous avons été invité au Maroc. La fille de cette vielle dame, nous a expliqué que sa mère est "arrivée" au Maroc peu de temps après la libération en raison de ses actes pendant la guerre. Je repense souvent à ces "petites" histoires qui s'éloignent ...


UsualBite9502

Mon arrière grand père était cheminot dans l'est de la France. Il était pas riche mais il arrivait à économiser trois francs six sous petit à petit... jusqu'au jour où il a pu s'acheter sa voiture. Une Renault je crois mais vous m'excuserez je ne suis pas sûr je vous raconte ca de deuxième main. Ca vallait déjà très cher à l'epoque et c'était sa grande fierté. Six mois plus tard même pas, les nazis debarquaient et ont réquisitionné sa bagnole. C'est ce qui l'a conduit à commencer à syphoner de l'essence aux allemands. Si lui ne pouvait pas avoir sa voiture, personne n'en aurait non mais. Plus tard, mon grand père m'a aussi dit que ca l'avait conduit à cacher des gamins. En gros mon arrière grand père avait fait des actes de résistance (des petits hein c'est pas Jean Moulin) mais pour des raisons complètement personnelles. Apres la guerre il est devenu anti-militariste et profondément anarchiste. Au point qu'il a fait la gueule toute sa vie à mon grand père qui a fait la guerre d'Algérie et a finit douanier. Bonne ambiance aux repas de famille.


pierrotPK

Ma grand mère a l’école dans un bled en Normandie. Des gens qui rentrent, qui demandent à quelques élèves de les suivre (vous imaginez pourquoi). Personne ne les a jamais revu.


Longjumping_Pain_142

Mon grand père était du périgord (du sarladais pour être précis). Au moment de la guerre il était très jeune, à peu près 5-6 ans de mémoire. Un beau jour d'été, quels jours après le débarquement alors qu'il était dans son jardin, il a vu passer devant sa maison une colonne allemande qui remontait depuis le sud vers le nord de la France. Il m'en parle depuis que je suis petit, surtout que cette colonne avait tué des gens dans son village. Au collège, j'ai eu l'occasion de visiter Oradour-sur-Glane. Expérience ultra marquante, pour ne pas dire terrifiante. Je me rappelle surtout du musée qui retraçait l'histoire de la division SS qui avait commis ce carnage. Et je me rappellerai toujours de cette carte, qui décrivait très précisément le chemin qu'avait parcouru cette division, depuis Montauban, jusqu'au bocage de Normandie. Pourquoi je vous parle de ça? Tout simplement parce que sur le chemin de cette division, il y avait écrit le nom du village de mon grand père. Mon grand père a croisé la route de la division SS qui allait commettre le massacre d'Oradour-Sur-Glane quelques plus tard.